Using the “terrorist threats” against democracy in France

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples,

Association nationale d’éducation populaire. Organisation non-gouvernementale dotée du statut consultatif auprès de l’ONU. Membre de la commission nationale consultative des droits de l’homme

Comité de Villejuif. Maison des Associations, 2, Passage du Moûtier 94 800 Villejuif, couriel : mrap.villejuif@laposte.net

Malgré l’opposition de plusieurs parlementaires, le risque est grand pour notre démocratie de voir le projet de constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité aboutir.

Plus le temps passe, plus il apparait que l’état d’urgence n’était pas nécessaire pour mieux protéger les habitants face au terrorisme. Au contraire, il a déjà commencé à servir pour remettre en cause les libertés et l’égalité des droits.

Pourtant, l’état d’urgence qui a été décrété pour 12 jours par le gouvernement en profitant de la réaction à l’horreur des attentats de novembre est prolongé de 3 mois en 3 mois et menace de se voir encore prolongé « jusqu’à la défaite de DAESH » d’après M. VALLS.

Aujourd’hui, il faut sortir de l’état d’urgence !

Car l’état d’urgence conduit à des décisions arbitraires et représente une menace pour les libertés publiques et l’État de droit. Il permet aux préfets de prendre des mesures de restriction de liberté sans aucun contrôle de la justice. Depuis novembre, plus de 3000 perquisitions administratives ont été effectuées qui n’ont débouché que sur une enquête pour des faits relevant du terrorisme. Plus de 450 personnes ont été assignées à résidence pour de vagues motifs comme cet habitant de Vitry qui est resté 65 jours sans pouvoir sortir avant que le Conseil d’État annule cette décision. Toutes ces mesures contribuent au renforcement des préjugés racistes, aux amalgames et aux pratiques discriminatoires vis à vis des populations les plus fragilisées.

De plus l’interdiction des rassemblements et de certaines manifestations entraine la multiplication des arrestations, un fichage policier des militantes et militants démocratiques et parfois des condamnations.

L’état d’urgence se révèle être une arme aux mains du gouvernement pour étouffer toute contestation sociale et politique.

A la veille de la Cop 21, les manifestations pour la défense du climat ont été interdites. Des perquisitions ont été effectuées chez des militants écologistes ou des agriculteurs bio. Parmi celles et ceux qui ont osé braver l’interdiction, plus de 300 personnes ont été mises en garde à vue jusqu’au lendemain.

L’état d’urgence permet aujourd’hui à la police d’empêcher des militants de diffuser des tracts pour alerter la population contre ces restrictions de nos libertés (tout rassemblement de plus de trois personnes peut être interdit).

Les syndicats dénoncent une véritable chape de plomb sécuritaire qui entrave leur action à un moment où l’offensive patronale et gouvernementale contre le code du travail, l’emploi et les salaires est féroce.

L’Etat d’urgence sert aussi à intimider et réprimer toute protestation publique contre l’aide apportée par la France à la colonisation de la Palestine par l’Etat Israélien.

Intimider ou réprimer les associations qui apportent leur aide aux réfugiés, séquestrés et discriminés en France dans des conditions inhumaines et que l’Europe a décidé de parquer en Grèce ou de refouler vers la Turquie, dont on sait pourtant que les dirigeants bafouent chaque jour toutes les libertés et le droit international. La Turquie qui apporte son soutien à l’Etat prétendu islamique Daesch contre lequel l’Etat d’urgence est censé pourtant nous protéger! Des réfugiés qui fuient les guerres à laquelle la France participe au mépris du droit international, comme, par exemple, en Libye où son intervention armée a fait des dizaines de milliers de victimes civiles!

Quant à la déchéance de la nationalité française pour les binationaux, elle vise les français selon leur origine et ne peut que renforcer le racisme et les discriminations qui ne cessent déjà d’augmenter. Ce climat de repli sur soi identitaire cherche aussi à monter les travailleurs français contre les travailleurs étrangers avec ou sans papiers alors que leurs intérêts sont communs !

Pour répondre à vos questions et débattre avec vous,

le Comité de Villejuif du MRAP vous invite à participer à

une réunion publique organisée par

“Le Collectif Non à l’état d’urgence! 94”

C’est quoi l’état d’urgence ?

Présentation” :

par Françoise DUMONT, Présidente de la Ligue des droits de l’Homme

Les perquisitions sur ordre des préfectures” :

par Anthony CAILLE du Syndicat CGT police

Les assignations à résidence” :

Par Halim ABDELMALEK, ex assigné

Et le rôle de la justice ?

par Jérôme KARSENTI du Syndicat des avocats de France,

Conseil d’urgence citoyenne

C’est quoi la déchéance de nationalité ?

par Renée LE MIGNOT, Présidente du MRAP

et Laurence COHEN, Sénatrice du Val de Marne

Enfin un(e) magistrat(e) interviendra sur

le projet de réforme de la loi pénale“.

Benjamin AMAR du Syndicat CGT 94 sera le Modérateur:

Vendredi 18 mars 2016 de 19h à 22h

Maison des syndicats de Créteil, 11, rue des Archives

Le collectif “NON à l’état d’urgence ! 94” rassemble des citoyennes et citoyens, des associations, des syndicats et des organisations politiques qui refusent de laisser l’arbitraire primer sur le droit et la logique sécuritaire primer sur les libertés.

Signez la pétition sur : nousnecederonspas.org

Pour rejoindre le collectif : https://www.facebook.com/Collectifnonetaturgence94/.

Premiers signataires : Collectif citoyen du VdM, CUC, EELV94, Ensemble !, FCPE 94, FSU 94, LDH 94, MJCF 94, MRAP 94, NPA 94, PCF 94, PG 94, Romeurope 94, Solidaires 94, UDCGT94