Nouvelles de Grèce

23/03/2018

ATTAQUE ET INCENDIE CRIMINEL FASCISTE DES BUREAUX DE LA COMMUNAUTÉ AFGHANE:
jeudi 22 mars vers 13h , un commando fasciste a attaqué les bureaux de la Communuat afghane et y a mis le feu. Par chance , il n’ y a pas eu de blessé. Les fascistes ont versé un liquide inflammable sous la porte qui a pénétré causant des dommages dans l’espace intérieur, et a brulé les ordinateurs, les bureaux, les bibliothèques et des documents audiovisuels a déclaré le KEERFA.
vidéo: https://www.facebook.com/Afghans.inGreece/videos/1760499640668684/
Plus tôt, l’organisation fasciste « Krypte » a menacé à nouveau l’Union Grecque des Droits de l’ Homme, dans son bureau au centre – ville d’ Athènes.
Hier, à 09:37 ·

PHARMACIENS EN LUTTE CONTRE LA PÉNURIE DE MÉDICAMENTS :
Les pharmaciens de Grèce sont très inquiets quant à la pénurie de médicaments. Ils en ont réduits à échanger avec leurs homologues sur les réseaux sociaux pour trouver les médicaments manquants. Une liste de 57 médicaments manquants a ainsi été établie: insuline, bronchodilatateurs, antilipidémiques, hypotenseurs, anticoagulants, anticonvulsivants, divers vaccins etc… Ils ont rencontré le Ministre de la Santé qui a convenu de ces manques. Une liste complète des médicaments a été établi par l’organisme EOF visible ici : http://www.eof.gr/assets/Elleipseis15211.pdf

21 mars, 14:52
THESSALONIQUE, MOBILISATION CONTRE LES VENTES AUX ENCHÈRES:
La Coordination des Comités contre les ventes aux enchères a organisé une manifestation qui s’est rendue devant divers cabinets notariaux. Elle a rassemblé ses troupes au cabinet notarial de la rue Kountouriotou où sont prévues des ventes aux enchères. La police empêche les manifestants de pénétrer dans le bâtiment. La manif a continué vers d’autres cabinets.
vidéos:
https://youtu.be/awJjXLG-UnU
https://youtu.be/4OGHqZeShIk
https://youtu.be/P3YvQFKXCLY

NON AUX VENTES AUX ENCHÈRES , LA MOBILISATION DU JOUR:
Comme tous les mercredis , le mouvement DEN PLIRONO ( Je ne paye pas) et le parti Unité Populaire ont organisé une manifestation devant le cabinet notarial au 77 rue Skoufa à Kolonaki, pour dénoncer la tenue de ventes aux enchères de biens saisis. Parmi les manifestants l’ancien prof à l’Université de Tsipras, John Protonotarios qui a demandé à Tsipras d’arrêter ces ventes anti populaires, d’arrêter d’envoyer des forces anti-émeutes pour frapper les manifestants. Il avait aussi Zoé Konstantopoulou.
vidéo: https://youtu.be/BIaCUO9uILI
https://www.youtube.com/watch?v=zsJ_heevN0Q
https://www.facebook.com/protothemagr/videos/10155864419067199
Fin de manif agitée avec matraquages et lacrymos, photos du reporter grec Marios Lolos : https://www.facebook.com/marios.lolos.1/posts/10208809079503267?pnref=storyGérer

LE SYNDICAT PAME MANIFESTE POUR DES CONVENTIONS COLLECTIVES ET UN SALAIRE MINIMUM À 751€:
Hier dans de nombreuses villes de Grèce, le syndicat Pame a organisé des manifestations pour exiger la signature de conventions collectives et un salaire minimum à 751€.
À Athènes la manif est allée de la place Omonia à Syndagma. Les manifestants scandaient des slogans stigmatisant les lois antisyndicales. vidéo: https://youtu.be/oFtD0rsNE_s
Au Pirée, les manifestants ont déplacé les blocs de béton des portes E2 et E4 des entrées de l’entreprise chinoise Cosco.
D’autres manifs ont eu lieu à Volos, à Alexandroupolis, à Xanthi, à Serres.

MANIFS PRO KURDES EN DÉFENSE D’AFRIN À ATHÈNES ET THESSALONIQUE:
Cet après midi des manifs étaient organisés pour dénoncer la situation en Syrie à Afin et en soutien aux Kurdes. De nombreux migrants Kurdes, des militants de gauche ( Unité Populaire et Antarsya) étaient présents aux rassemblements d’Athènes et Thessalonique.

L’USINE EBZ OCCUPÉE PAR LES PRODUCTEURS DE BETTERAVES:
C’est un conflit qui dure depuis des mois. Les producteurs de betteraves se plaignent de ne pas être payés par l’Usine EBZ pour les betteraves livrées en 2017 soit 6,2 millions d’euros. Aujourd’hui, ils ont envahi l’Usine EBZ de Platy en Macédoine centrale avec 300 producteurs et une trentaine de tracteurs et de véhicules agricoles. Cet après midi est prévue une réunion ministérielle pour résoudre le problème chronique de EBZ, de ne pas fermer les usines, mais aussi pour trouver un investisseur stratégique.

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Revue de presse hellénique

23/03/2018

Grèce – Turquie:
Conseil européen : l’ensemble de la presse rapporte que le comportement de la Turquie à Chypre et en mer Egée a fait l’objet de discussions hier lors du diner de travail des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. Evoquant des sources grecques, plusieurs médias (reporter.gr, Avghi, Kathimerini, Naftemporiki) estiment que le texte des conclusions du Sommet satisfait pleinement la Grèce puisque l’UE « condamne fermement la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Egée et souligne sa solidarité pleine et entière avec la Grèce et Chypre», rappelle « l’obligation de la Turquie de respecter le droit international » et exprime sa « vive préoccupation » sur le maintien en détention de citoyens de l’UE en Turquie dont les deux soldats grecs arrêtés en territoire turc lors d’une patrouille à la frontière.
Avghi souligne que le comportement de la Turquie suscite le mécontentement du couple franco-allemand : le Président français, M. Macron, a condamné hier lors du Sommet l’intervention turque à Afrin et la violation de la résolution de l’ONU. De même la chancelière allemande, Mme Merkel avait « fermement condamné » mercredi dernier devant le Parlement allemand les opérations turques à Afrin.
Avghi titre sur le « message retentissant » de l’UE à la Turquie quelques jours avant le sommet UE-Turquie, prévu le 26 mars dans la ville de Varna en Bulgarie. Dans le même esprit, Ta Nea parle de « message sévère et clair » des chefs d’Etat européens à la Turquie.
Avghi relève que le président du Parlement européen, M. Tajani, a à son tour invité hier la Turquie à respecter le droit international et à libérer les deux soldats grecs arrêtés en Turquie. De même, l’ambassadeur des Etats-Unis en Grèce M. Pyatt a affirmé hier au cours d’une interview à news247.gr que Washington « ne se lave pas les mains » au sujet des deux soldats grecs arrêtés en Turquie, et que les Etats-Unis « s’occupent activement de cette affaire dès le début » et a espéré que les deux soldats grecs seront mis en liberté très rapidement.
Plusieurs journaux (Kathimerini, Ethnos, Le Journal des Rédacteurs) évoquent des informations des médias turcs selon lesquelles les deux soldats grecs font l’objet d’une enquête pour espionnage présumé. Selon le quotidien turc Hurriyet et l’agence de presse Anadolu, les autorités turques ont découvert des « dessins militaires » sur les téléphones portables personnels des soldats et sur un téléphone crypté qu’ils transportaient au moment de leur arrestation le 1er mars. Selon la presse turque les deux soldats sont accusés de tentative d’espionnage militaire et d’entrée illégale dans une zone militaire restreinte. Ces informations n’ont pas été confirmées par les autorités turques. Des sources du ministère grec de la défense rappellent qu’au cours de l’examen des portables des deux soldats grecs par les autorités compétentes turques en présence d’un expert grec, rien de suspect n’avait été trouvé sur les appareils. Evoquant des sources gouvernementales grecques Le Journal des Rédacteurs parle de « propagande turque ».

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https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.keeptalkinggreece.com/&prev=search
http://www.keeptalkinggreece.com/2018/03/23/syrian-refugee-fire-moria/
Un jeune réfugié syrien se met en feu dans le hotspot de la Moria
23 mars 2018

Un réfugié syrien s’est immolé par le feu dans le hotspot de la Moria sur l’île de Lesbos jeudi. L’homme de 26 ans a versé un liquide inflammable sur son corps et s’est immolé par le feu. Il a été transféré à l’hôpital de l’île où il a été soigné.

Il a subi des brûlures sur plusieurs parties de son corps. Les médecins de l’hôpital sont rassurés quant à l’état de l’homme.
L’incident s’est produit à l’extérieur du bureau d’asile du camp.
Selon les médias locaux, l’homme est dans le camp depuis plusieurs mois et son action était une protestation contre les procédures d’asile en retard.

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mercredi 21 mars 2018

Équinoxe

Printemps flagrant. Les émissions matinales des radios d’Athènes évoquent alors volontiers ce jour d’équinoxe, 21 mars. Temps… de fête, réalisant si possible cette condensation symbolique et voulue de l’espace réel. Dans le Péloponnèse ou en Golfe Saronique, les habitants préparent les filets de pêche et les matous qui rodent autour les regardent faire. Temps qui s’arrête, lorsque l’histoire nous file sans doute entre les doigts. Équinoxe !

Matou adespote. Péloponnèse, mars 2018

Les terrasses des cafés se remplissent, “car la pauvreté exige sa part de Dolce Vita”, d’après ce proverbe grec que les journalistes radiophoniques de la zone matinale répètent aussi à souhait. Sous l’Acropole où il fait toujours bon bavarder devant un café aux heures matinales, les artères de la ville ne connaissent guère trop les embouteillages d’antan, et c’est une forme de douceur furtive et fragile qui à sa manière rappelle aux habitants un certain essentiel vital autre que les besoins primaires, moins bien satisfaits que par le passé il faut dire.

“Oui, nous sommes là, en dépit… des hostilités ouvertes dans cette guerre hybride et totale qui résume dès lors l’essentiel demeuré de ce qu’est déjà ce nouveau siècle. En dépit de l’hémorragie, en dépit des départs de la rare jeunesse grecque à l’étranger, en dépit de la trahison caractérisée et même névrotique des politiciens, un certain pays est toujours là, et il résiste car il existe. Que voulez-vous faire d’autre, nous ne pouvons plus programmer la moindre activité dans notre vie restante, mariages, balades, voyages, naissances, travail, retraite… guerre ou paix”, insiste le journaliste Yórgos Choudalakis de la zone matinale sur 90.1 FM (21 mars).

“Nous sommes là, nous sommes nombreux, il y en a partout à travers le pays ceux qui ont la force de résister et qui s’organisent, nous sommes alors cette majorité réelle devant la petitesse du gouvernement et des politiciens, les cellules résistantes existent et s’organisent bel et bien dans la vie quotidienne, dans les quartiers, dans l’armée, sur les lieux de travail”, entend-on encore depuis cette même radio 90.1 FM du jour (cité de mémoire).

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Pendant cet… énorme temps, les associations culturelles des Macédoniens grecs (de Grèce comme de l’étranger), préviennent via leurs avocats les 300 députés, que “dans l’éventualité où les élus adopteront un texte reconnaissant la Macédoine slave sans tenir compte de la culture et de l’histoire grecque et surtout en mettant en péril à terme, l’intégrité territoriale de la Grèce, eh bien, ces députés subiront alors toutes les conséquences de la loi pénale, comme autant du non respect de la Constitution. Autrement-dit, ces élus prennent ainsi le risque d’un procès pour haute trahison, avec à la clef la peine capitale, ou sinon, l’emprisonnement à vie”, presse grecque de la semaine. Le Président Syriziste du “Parlement” Nikos Voútsis s’en offusqué certes, sauf qu’il n’a rien saisi de l’atmosphère qui règne en ce moment sur le pays réel, Printemps ou pas.

Athènes au matin. Mars 2018
Athènes au matin. Mars 2018
Les journaux et l’affaire Savvídis. Athènes, mars 2018

Les journaux reviennent encore parfois sur l’affaire Savvídis (le Président Russo-grec de l’équipe de PAOK de Thessalonique, faisant irruption… très visiblement armé sur la pelouse du stade lors de l’interruption du match entre PAOK et l’AEK d’Athènes), et pourtant. Ivan Savvídis, après avoir présenté publiquement ses excuses pour l’épisode, il a aussitôt sollicité l’intervention de Vladimir Poutine dans l’affaire des deux militaires grecs détenus en Turquie. La traduction en grec de la lettre adressée par Ivan Savvídis en sa qualité de Président des Communautés Helléniques de Russie au Président de la Fédération de Russie, a aussitôt été largement diffusée par la presse grecque à l’instar du quotidien “Kathimeriní”.

Sauf que tout le monde y prête vraiment attention. Le présent préoccupant, tracasse le plus souvent corps et esprits. Au pays réel grec par exemple, les vieux font et exerceront toujours de nombreux petits boulots pour survivre, tandis que certains restaurant novateurs car “populaires” (et aux prix abordables) du centre-ville d’Athènes, ouverts il y a à peine une petit année, ont déjà fait faillite. Seuls les gouvernants Syrizistes et leur camarilla, pourront alors raconter à leurs ami(e)s de la gauche européiste entre Bruxelles et Paris, que “la Grèce va mieux et que la croissance arrive”. En Grèce par contre, tout le monde admet que le temps politique des arrivistes, escrocs et cyniques de la bande à Tsipras est plus que compté. Tout simplement.

“Ils devraient être tous exécutés pour faits de trahison”, répète ainsi Manólis, garagiste de quartier près d’Athènes, cela même lorsque ses clients n’engagent pas toujours la discussion. Il y a ceux qui résistent et ne se laissent pas détruire par le génocide économique que la Grèce connaît depuis près de huit ans, mais il y a aussi tous ceux qui sombrent dans la dépression, équinoxe de mars ou pas.

Monument de la Drachme, monnaie grecque. Athènes, mars 2018
Vieillards et petits boulots. Athènes, mars 2018
Restaurant en faillite. Athènes, mars 2018

Une personne du voisinage, rencontrée après tant de semaines, s’avoue vaincue par la situation: “J’avais mon travail à la banque, j’ai été mis à la porte comme tant de milliers d’autres, je ne retrouverai plus rien à faire pour gagner ma vie à 53 ans, je ne sors plus de chez moi, je me suiciderai…”, et c’est la deuxième personne dans l’entourage qui s’exprime de la sorte. Il s’agit de toute cette Grèce invisible, celle qui ne sortira pas boire son petit café de la résistance quotidienne, au besoin offert par les amis, et c’est cette même Grèce qu’il va falloir d’abord soutenir.

Car entre autres, les Grecs ont désormais compris combien les rarissimes pseudo-aides que les marionnettes du “gouvernement” prétendent distribuer à la population des paupérisés (au mieux 200€ par mois), elles ne seront octroyées que lorsque les bénéficiaires potentiels auront été obligés à liquider tous leurs biens immobiliers ou autres (véhicules, motos, petites embarcations). Tel est en somme le cœur de la politique que le FMI et l’UE imposent en réalité: Détruire complètement la classe moyenne, et rendre les citoyens totalement dépendants, frileux et avant tout, hétéronomes.

La société grecque grince ses dents et à part les cafés et les petits restaurants assez remplis, nos curieux touristes n’y voient le plus souvent guère autre chose. Dents alors qui grincent, et ainsi cette… “découverte” relatée par la presse grecque de la semaine au sujet de la santé dentaire des Grecs, “car elle relève alors déjà de la catastrophe”: Désormais, les implants dentaires sont délaissés au profit des dentiers, “on retourne alors aux années 1960” peut-on lire ici ou là, et on y apprend également que seulement 650 médecins dentistes exercent encore dans le cadre de la Santé publique à travers toute la Grèce.

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Les autres… les dents serrées, ils ont massivement quitté le pays pour exercer ailleurs, au Royaume Uni ou en Allemagne, quotidien “Proto Thema” du 19 mars 2018. Au même moment, et pour parfaire la dépossession généralisée et organisée, c’est alors derrière l’habituel verbiage Syriziste, très largement gauchotrope pour les apparences, que l’on apprend par la presse les dernières grandes nouvelles du fisc grec. Il procède actuellement à près de 700 saisies par jour de biens immobiliers ou autres.

“Tous les cafés à 1€50”. Athènes, mars 2018
Kitsch réellement existant. Athènes, mars 2018
Orgue de Barbarie. Athènes, mars 2018
Coq provenance Italie. Athènes, mars 2018

Au bout d’une année et à ce rythme, on arrivera à plus de 250.000 saisies sur l’année, et supposons qu’à chaque saisie il y a trois à quatre personnes concernées, eh bien, on frôlera le million de personnes concernées, autrement-dit, près du 10% de la population, rien qu’en une et seule année. Il fut un temps, durant la Grande Guerre, on évoquait par exemple la saignée humaine, l’Armée française perdait ainsi en moyenne 1000 hommes par jour, tombés au champ d’honneur. Autres temps, autres morts !

Le pays sombre dans un certain irrationnel, d’abord “d’en haut”, puis plus largement d’en bas. Cependant, l’amoralisme et l’affairisme des politiciens dépassent largement les pratiques analogues populaires. “Nous n’avons jamais été aussi pourris qu’eux en ce moment”, entend-on dire dans les cafés d’Athènes comme d’ailleurs. Affaires humaines. Le Printemps étant officiellement entamé, nos animaux adespotes (sans maître) nous surveillent, mieux sans doute que les “cybernétismes” humains de toute sorte. Beau pays. Parkings vides d’Athènes, esprits autant vides ou mal garés, publications aux sujets forcément diplomatiques, la légende du roi Arthur, patchwork grec, tout un poème !

Animaux donc adespotes, filets de pêche, le temps qui s’arrête et l’histoire alors qui nous file entre les doigts, sauf que “la pauvreté exige sa quantité de Dolce Vita”. Tout le merveilleux du rêve et de l’imaginaire subsistants s’amenuisent au carrefour de l’absurdité et de l’hybris, et pourtant un éclat éblouissant surgit dans l’obscurité du siècle.

On nous observe. Péloponnèse, mars 2018
Diplomatie des revues. Athènes, mars 2018
La légende du roi Arthur. Athènes, mars 2018
Parking ouvert à Athènes, mars 2018

Comme l’écrivait (avant d’être dépassé) un auteur thessalien peu connu, Aléxandros Zoukas: “Les légendes naissent à la campagne, c’est pourquoi les gouvernements nourrissent la campagne de légendes. Qu’elles soient anciennes ou contemporaines, les légendes sont toujours vivantes, elles surgissent à toute occasion pour nous rappeler les idéaux du peuple, les valeurs traditionnelles ou plus actuelles, pour nous maintenir debout, éveillés face à la torpeur de la prospérité”, (“Casablanca”, traduit pas Isabelle Tloupas, Desmós, “La Thessalie”, 2011).

Sauf que ces mêmes légendes meurent aussi, pour parfois renaître, surtout, en ce temps où la torpeur de la prospérité n’est qu’un lointain souvenir. La personne du voisinage rencontrée après tant de semaines, s’avoue ainsi vaincue de la situation, tout comme de la stupéfaction liée au choc: “Je croyais que notre situation durerait jusqu’à la fin… toujours, travail, progression économique, retraite… mais tout notre édifice s’est effondré.”

Affiche d’époque. Athènes, mars 2018
Rencontre. Péloponnèse, mars 2018
Rencontre, Mimi et Hermès de ‘Greek Crisis’. Athènes, mars 2018
Printemps grec. Péloponnèse, mars 2018

Printemps toujours grec, les émissions de soirée des radios d’Athènes auront largement évoqué cet équinoxe du 21 mars, et dans le Péloponnèse on prépare toujours les filets de pêche.

“Il est temps que je parte. Je connais un pin qui se penche sur la mer. À midi, il offre au corps fatigué une ombre mesurée comme notre vie, et le soir, à travers ses aiguilles, le vent entonne un chant étrange comme des âmes qui auraient aboli la mort à l’instant de redevenir peau et lèvres. Une fois, j’ai veillé toute la nuit sous cet arbre. À l’aube, j’étais neuf comme si je venais d’être taillé dans la carrière. Si seulement l’on pouvait vivre ainsi ! Peu importe.”, écrivait le grand poète Georges Séféris en 1932 depuis Londres et il avait raison.

Notre Mimi de ‘Greek Crisis’ se repose alors souvent, par l’effet de la distance qui est la sienne toute cette cohue qui prévaut dans nos affaires humaines ne lui dit apparemment strictement rien. Équinoxe. Si seulement l’on pouvait vivre ainsi !

Mimi de ‘Greek Crisis’. Athènes, mars 2018