Stop war

Pierre Galand
Ancien Sénateur
Le 27 avril 2022

Face aux faiseurs de guerres, à ceux qui relancent la course aux armements, à ceux qui manipulent les opinions pour créer l’ennemi à combattre, aurons-nous la capacité de mobiliser celles et ceux, très nombreux, qui refusent l’issue fatale des confrontations meurtrières ? Car la situation est devenue plus grave encore avec les menaces d’utilisation des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques, jusqu’ici prohibées.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et le cataclysme de Hiroshima et Nagasaki, la plupart des guerres se sont déroulées dans l’hémisphère Sud, tantôt contre les puissances coloniales, tantôt contre l’ennemi communiste et, le plus souvent, pour spolier les peuples de leurs ressources.

Aujourd’hui, alors que l’économie marchande capitaliste s’est imposée sur l’ensemble de la planète, les nouvelles guerres opposent les détenteurs de la puissance militaire, du contrôle sur les marchés financiers, de l’accès aux richesses naturelles et de la recherche-développement à ceux qui entendent contester cette hégémonie au nom de leur droit à disposer d’eux-mêmes et de leurs ressources. Ces rapports de force sont de moins en moins régulés par les mécanismes mis en place il y a près de 80 ans par l’ONU, les Conventions de Genève et le CICR.

Le mythe de l’économie planétaire heureuse s’est effondré ces deux dernières décennies. Coexistence et coopération, encore célébrées à l’aube de ce millénaire, se sont enlisées. Confrontation et compétition ont pris le relais avec leur cortège de désastres qui plongent inexorablement des peuples entiers dans la misère.

Les puissances occidentales, pour assurer la sauvegarde de leurs privilèges, ont relancé la course aux armements la plus irresponsable qui soit car elle nous conduit à nouveau – avec les technologies les plus monstrueuses – au bord du précipice, celui de notre autodestruction.

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Je ne pense pas avoir besoin de grandes démonstrations chiffrées car l’ensemble des données des catastrophes annoncées sont largement documentées par les institutions onusiennes, le remarquable institut SIPRI de Stockholm et les experts du GIEC.

Ce qui me semble le plus tragique en ces circonstances, c’est d’être confronté à une classe politique incapable de prendre acte des risques pour la paix mondiale et de n’y répondre que par l’accélération insensée des budgets militaires menant à la guerre et à la terreur. Il y a urgence. Les citoyens, les mouvements sociaux, les syndicats doivent se mobiliser pour faire comprendre aux responsables politiques l’urgence de secourir et d’accueillir toutes les victimes de ces conflits et désastres environnementaux. Il leur faut aussi investir plus sérieusement dans le déploiement des moyens humains et techniques – en ce compris les forces d’interposition de l’ONU – permettant de mettre fin aux agressions criminelles et de s’orienter vers la résolution pacifique de ces conflits.

Mobilisons-nous pour clamer et exiger : STOP WAR ! Pour forcer le choix du bon sens, celui de la désescalade et de la négociation, avant qu’il ne soit trop tard. Car nous ne sommes plus ni en 1914, ni en 1939, aujourd’hui une troisième guerre mondiale sera fatale pour le genre humain.

Les discours va-t-en-guerre de nos dirigeants à l’Est comme à l’Ouest sont irresponsables. Forçons-les à s’entourer de personnalités capables de changer de politique pour mettre fin aux guerres meurtrières qui se déroulent sous nos yeux. Il faut mettre fin aux combats, reprendre ou initier des négociations dans le respect des Conventions de Genève et des accords de désarmement contrôlé.

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La paix, la coopération pour sauver les vies humaines ainsi que l’environnement et réaliser ainsi le développement durable des Nations, la coexistence pour partager nos richesses et nos savoirs, voilà le programme indispensable pour vivre libres, égaux et solidaires. Ainsi, nous pourrons mettre en œuvre la DUDH et rendre la plénitude de leur rôle aux Nations Unies revivifiées.

Nous sommes en droit de demander à nos parlementaires de travailler à une architecture du désarmement et de proposer le vote d’un budget pour, avec d’autres pays en Europe et dans le monde, mettre fin à la spirale de la hausse des dépenses d’armement et des recherches dans le domaine de la guerre.

Nous sommes en droit, selon les conventions résultant du droit international humanitaire, de questionner nos autorités sur les mesures qui doivent être prises pour la protection des populations civiles dès l’instant où l’on accepte le déploiement d’armes nucléaires sur notre territoire et devenons de ce fait des cibles potentielles.

Nous devons exiger avec le CICR que les populations civiles soient protégées et ne fassent pas les frais des conflits qui ont aujourd’hui des répercussions, non seulement dans les pays en guerre, mais aussi dans le reste du monde suite aux ruptures de l’acheminement des produits indispensables à leur survie.

Enfin, confrontée aux risques accrus de l’usage des armes N-B-C et celui de l’interdiction de l’usage des armes nucléaires (TIAN), la Belgique se doit de contribuer à la création au sein de l’Union européenne d’un comité d’experts en mesure de relancer et de mettre en œuvre les traités de non-prolifération des armes nucléaires. La Belgique doit à l’instar de l’Allemagne, de la Suède, de la Suisse, du Danemark et de la Finlande, envoyer un ambassadeur à la conférence de Vienne des 21, 22 et 23 juin prochains consacrée au TIAN.

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