Penelopegate : Robert Bourgi raconte son «complot» pour «tuer» Fillon

29 janvier 2018

Robert Bourgi a voulu faire tomber le candidat LR qui avait, selon lui, « violé toutes les règles de l’amitié ».

Il en rigole, comme un gamin heureux de son coup, mais c’est le mot « vengeance » qui retient l’attention. Ce lundi matin, Robert Bourgi assume avoir participé à la chute de François Fillon. Un an après l’éclatement de l’affaire Penelope Fillon, qui vaudra au favori de l’élection présidentielle d’y laisser ses plumes, l’homme d’affaires s’en vante : c’est lui qui a donné le coup de grâce avec son « complot » sur les costumes.

Sur RMC et BFMTV ce lundi matin, Robert Bourgi raconte combien le candidat victorieux de la primaire LR l’a déçu. « François Fillon a violé toutes les règles de l’amitié à mon encontre », affirme-t-il. Non seulement, il a attaqué Nicolas Sarkozy sur sa mise en examen, mais il a refusé les nombreux coups de fil de l’homme d’influence controversé pendant l’automne. Conscient, dit-il, du rapport particulier à l’argent de l’ancien Premier ministre, Bourgi passe commande chez le tailleur Arnys, une boutique célèbre de la rive gauche, de deux costumes à la mesure du candidat en novembre. Fillon, vraisemblablement ravi du cadeau puisqu’il les porte, ne remercie pas son généreux donateur, malgré tous les textos que lui envoie Bourgi pour « le voir dix minutes ». La plus grande trahison est là, aux yeux de Bourgi.

« Le 10 janvier, je déjeune avec Nicolas Sarkozy. Il me dit :’tu as vu les sondages ? Fillon va devenir président’. Je lui réponds :’Nicolas, il n’ira jamais à l’Elysée. Parce que je vais le niquer’. Parce que j’avais ourdi le complot », raconte-t-il ce lundi. « Je savais exactement que j’allais payer les costumes commandés en novembre par chèque et que j’allais appeler mon ami Valdiguié pour lui montrer le chèque ». C’est le Journal du Dimanche, où exerce alors le journaliste Laurent Valdiguié, qui révèle au mois de mars que depuis 2012, l’ancien Premier ministre s’est fait offrir pour 48 500 € de vêtements. La plupart ont été payés en espèce, sauf les deux costumes de Bourgi, réglés en février par un chèque de 13 000 €.

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« Ça, c’est quelque chose qui va le tuer », se remémore Bourgi un an après. En avril dernier, le même s’était bien gardé de faire de telles confidences. Il avait juste affirmé à Médiapart, comme un ami douloureusement trahi, que François Fillon et sa communicante Anne Méaux avaient pesé sur lui pour qu’il ne reconnaisse pas être à l’origine de cet épineux cadeau.

Interrogé ce matin sur la réaction de Nicolas Sarkozy, à qui il ne dit pas de quels éléments dont il dispose, ni si l’ancien président de la République a cru son ami au tempérament enflammé, Bourgi affirme qu’il a répondu : « est-ce que tu imagines les conséquences de ce que tu vas faire ? J’ai en mémoire ce que tu as déclenché en septembre 2011 lors de l’affaire de l’argent distribué à Villepin et Chirac », des propos que l’intéressé ne commentera sans doute pas. Pas plus que la phrase dans laquelle il laisse entendre qu’il aurait tout arrêté si Nicolas Sarkozy le lui avait demandé.

Au moment des révélations du Canard enchaîné, Robert Bourgi avait déjà prévu de « niquer » François Fillon

Un an après, Bourgi, qui s’exprimera plus longuement ce lundi soir dans le documentaire de BFMTV sur l’affaire Fillon, dit ne rien regretter. « Heureusement qu’il n’a pas été président de la République, c’est un triste sire. Vous allez vous faire rembourser les frais de mariage de vos enfants ? Et la chambre d’étudiant de votre fils ou de votre fille ? C’est un triste sire, tout le monde a été choqué ! », conclut-il.

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