« Loi antisémitisme » adoptée : l’alliance Renaissance-EELV-PS-RN pour réprimer les étudiants pro-Palestine

Noé Gela
Jul 4, 2025

La version finale de la loi « relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur » du Sénat a été adoptée le 2 juillet après le réexamen du Sénat. Cette loi qui avait été portée par Renaissance avec le soutien des écologistes et des socialistes représente une offensive drastique contre les étudiants mobilisés pour la Palestine…

« Loi antisémitisme » adoptée : l'alliance Renaissance-EELV-PS-RN pour réprimer les étudiants pro-Palestine

Adoptée sous une forme provisoire le 7 mai dernier, la loi « relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur » a finalement été définitivement adoptée ce mercredi 2 juillet. Ce projet de loi, loin de lutter contre l’antisémitisme dans les universités, est un moyen pour le régime de profilage et de répression accrue des étudiants et organisations politiques mobilisés pour la Palestine sur leur campus.

Dans la version finale, la loi impose la mise en place de modules de formations à destination de l’équipe académique et des étudiants en matière de racisme, d’antisémitisme, de discriminations et de violences. Derrière ces volontés énoncées par le même gouvernement qui multiplie les discours racistes, il s’agit surtout d’une occasion de remobiliser l’association de l’antiosionnisme avec l’antisémitisme, rythmant les discours de criminalisation du mouvement Palestine depuis le début du génocide. Loin d’être de simples « formations pédagogiques », le gouvernement tente de justifier une répression d’ampleur sous couvert de la lutte contre la discrimination tout en continuant d’envoyer des armes à Israël et à soutenir le génocide de centaines de milliers de personnes à Gaza.

Des députés avaient souhaité formaliser cet amalgame en introduisant un amendement promouvant une nouvelle définition de l’antisémitisme, mais celle-ci a finalement été retirée pour calmer les débats. Mais dans l’essentiel, le projet entend réprimer très durement les étudiants mobilisés ou tout simplement critiques d’Israël avec un renforcement des procédure disciplinaires.

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La loi entend bien réprimer les « formes renouvelées » d’antisémitisme à savoir les nombreuses mobilisations étudiantes sur les campus en imposant à l’établissement un renforcement des sanctions. C’est en ce sens que le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a martelé l’importance de « prévenir les dérives ». Une suite logique pour le gouvernement qui avait menti sur des actes antisémites à Sciences Po afin de justifier la répression au mouvement anti-impérialiste. L’antisémitisme est une discrimination grave, qui mérite d’être combattu avec sérieux alors que les actes discriminatoires sont en hausse. Pourtant, le gouvernement cherche surtout à instrumentaliser cette lutte et non de la mener avec sérieux, en cherchant un prétexte au musèlement d’une jeunesse qui s’est montrée particulièrement vocale contre le soutien de l’État français au gouvernement de Netenyahou.

Les présidences d’universités se verront dans l’obligation de nommer un référent chargé de la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les discriminations en lien direct avec le rectorat et de prendre des mesures accélérées en cas de signalements d’actes antisémites. Que ce soit en dehors ou à l’intérieur de l’établissement ou même sur les réseaux sociaux, les élèves et en particulier les représentants étudiants élus dans les conseils seront menacés de signalement à tout moment. Les présidences se verront aussi dans l’obligation de faire remonter les signalements au Procureur et de prendre des mesures pouvant aller d’un avertissement aux poursuites pénales. Ce projet de loi représente une véritable offensive contre les universités et la liberté d’expression des étudiants, menacés d’une surenchère répressive pour s’être positionné contre le génocide.

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[L’alliance de partis du NFP avec l’extrême droite : PS et EELV tombent d’accord avec Renaissance pour réprimer les étudiants

Si le projet de loi a d’abord été déposé au Sénat, les modifications et le renforcement répressif du projet ont été portés par la députée Caroline Yadan, connue pour son soutien inconditionnel à Israël et le groupe de députés Ensemble pour la République. Si la droite et l’extrême-droite sont au rendez-vous, les partis du NFP ont rejoint la dynamique avec le PS et EELV qui ont voté pour l’adoption du projet de loi. Les deux partis se sont montrés particulièrement silencieux lorsqu’il s’agissait de dénoncer les massacres en cours à Gaza est n’ont commencé à les qualifier de génocide seulement dix-neuf mois après le début du siège à Gaza par Tsahal. Le soutien de la loi répressive qu’incarne la loi de lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement superieur montre que loin de reconnaître le génocide et de lutter contre les massacres, les deux partis politiques continuent de soutenir la répression des étudiants mobilisés. Seule La France insoumise s’est opposé au texte.

Face à un gouvernement déterminé à mettre fin aux mobilisations pro-Palestine au sein des camps, le mouvement étudiant doit faire front. La participation du PS et des Verts dans la criminalisation du soutien à la Palestine nous montre que nous ne pouvons donner aucune confiance à ces organisations. Les étudiants doivent faire front contre la répression, depuis leurs facultés en luttant contre les interdictions de rassemblements et les sanctions disciplinaires qui vont s’abattre sur l’ensemble de la communauté universitaire mobilisée. Face à un Etat génocidaire et colonisateur qui ne cesse de redoubler de barbarie, il est nécessaire de continuer à montrer notre soutien inconditionnel au peuple palestinien !

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