Le gouvernement grec accepte d’énièmes mesures d’austérité

Par Pascal Marie
Publié le 19/05/2017

Le Parlement grec a voté dans la soirée du jeudi 18 mai de nouvelles mesures d’austérité afin de satisfaire les désirs des créanciers du pays. Pour alléger la colossale dette publique, les Grecs, déjà étranglés par une crise interminable, sont encore et toujours appelés à faire des efforts.

Le résultat du vote des députés grecs, jeudi 18 mai au soir, ne faisait aucun doute.

Le parti Syriza, actuellement au pouvoir a renoncé depuis bien longtemps à s’opposer aux mesures imposées par les créanciers de la Grèce. L’espoir de voir la dette publique du pays réduite passe par de nouveaux sacrifices : l’augmentation des impôts et la baisse des retraites.

Suivant les recommandations de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, Alexis Tsipras, chef du gouvernement grec, a concédé que les mesures envisagées étaient « difficiles », mais elles contribueront selon lui « à la stabilité du pays et à la reprise ». « Après sept ans de crise, nous espérons finalement avoir un accord global qui comprendra des mesures d’allégement de la dette », a-t-il ajouté devant le Parlement grec. ( la Vouli )

Le résultat du vote était attendu. Syriza dispose en effet d’une légère majorité à l’Assemblée et était de plus soutenu par les néo-conservateurs de l’Anel. Le nouveau plan adopté prévoit 4,9 milliards d’économies et a donc été validé par 153 des 281 députés de la Vouli. (128 se sont prononcés contre).

Les députés se sont en revanche montré unanimes sur l’adoption de deux articles de loi prévoyant la suppression… de leurs propres avantages fiscaux. Au vu du contexte, une décision inverse aurait sans doute été peu appréciée de la population grecque.

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Le parti d’extrême droite Aube dorée et ses 17 députés avaient eux été exclus du scrutin à cause d’accusations de harcèlement sur un parlementaire du parti de droite, Nouvelle Démocratie.

Manifestations avant même le résultat du vote

Les mesures votées ce 18 mai devront être mises en application au lendemain du plan d’aide actuellement en cours, soit entre 2019 et 2021.

Anticipant la décision, 18.000 manifestants étaient déjà présents mercredi 17 mai, dans les rues d’Athènes et de Thessalonique, pour protester contre ces nouvelles mesures d’austérité. Le jour même, une grève générale avait également été observée par les syndicats du public comme du privé.

Au matin du vote, les retraités, qui se verront privés dans un avenir proche de 18% du montant de leurs pensions, en moyenne, ont pris le relais dans les rues de la capitale, avant que des jeunes ne viennent affronter quelques heures plus tard les policiers anti-émeutes, sans conséquence notable.

La parole la plus virulente envers le gouvernement est finalement venue de Kyriakos Mitsotakis, le président du parti de droite Nouvelle Démocratie, qui a accusé Alexis Tsipras d’avoir « trompé les Grecs », ne réclamant rien de moins que « sa démission ». Une sortie qui peut prêter à sourire lorsqu’on sait que le parti Nouvelle Démocratie a été écarté du pouvoir par les électeurs à cause de sa politique austéritaire en janvier 2015.

La décision de l’Eurogroupe attendue lundi

Après le vote, Alexis Tsipras et Syriza espèrent désormais un renvoi d’ascenseur de l’Eurogroupe, qui doit se réunir lundi 22 mai à Bruxelles. Les ministres des Finances de la zone euro décideront ce jour s’ils accordent ou non de nouveaux prêts à la Grèce.

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Sept milliards d’euros de prêts sont espérés afin de rembourser dès le 20 juillet, les quatre milliards dus à la Banque centrale européenne ainsi que les deux milliards que veulent revoir les investisseurs privés.

En attendant la situation de la Grèce ne s’améliore pas. Le PIB a reculé de 0,5 point au premier semestre alors que la croissance était déjà restée au point mort en 2016. Le chômage a certes légèrement baissé, passant sous la barre des 24%, mais « l’embellie » est à mettre en parallèle avec le départ vers l’étranger de plus de 400. 000 jeunes entre 2008 et 2016, selon les chiffres de la banque de Grèce.

Si la nouvelle loi prévoit tout de même des aides sur les loyers et les médicaments pour les plus démunis, elle va donc surtout demander aux retraités de se serrer encore davantage la ceinture. Et contrairement aux jeunes diplômés, les retraités, eux, ne prendront pas le chemin de l’exil.

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