France-SNCF: Le barrage mediatique avant l’ attaque sociale

La réforme de la SNCF jugée salutaire à l’unanimité des éditorialistes

Par Samuel Gontier
Publié le 28/02/2018

Chez David Pujadas comme chez Bruce Toussaint ou Yves Calvi, les meilleurs experts, les plus grands éditorialistes se relaient pour saluer la réforme ferroviaire du gouvernement. Au nom d’un remarquable principe, l’égalité : il serait trop injuste que les cheminots ne puissent jouir de la précarité des salariés du privé.

« Le gouvernement a annoncé qu’il aurait recours aux ordonnances pour réformer la SNCF », avertit Bruce Toussaint lundi, en ouverture de C dans l’air. « L’idée d’aller vite et de réformer rapidement, c’est la marque de fabrique de Macron et c’est globalement attendu dans le pays. » Si c’est attendu, tout va bien se passer. « Bernard Vivier, aller vite, c’est la seule raison de ce choix ? » « Oui, il est des mesures qu’il faut prendre très vite quand le temps politique vous est favorable, et on y est. » Pas une minute à perdre pour sauver la SNCF.

C’est un expert qui parle, directeur de l’Institut supérieur du travail, aussi prestigieux (à la télé) que l’Institut français de recherches sur les administrations publiques d’Agnès Verdier-Molinié mais beaucoup plus ancien (il fut créé dans le contexte de la Guerre froide, notamment par d’anciens pétainistes, pour lutter contre l’influence de la CGT et nous préserver du stalinisme, grâce lui en soit rendue).

« L’ordonnance, poursuit Bernard Vivier, c’est aller vite pour être efficace. » Et qui donc peut s’opposer à l’efficacité ? « Or, les organisations syndicales, par nature, sont lentes. » Et archaïques, non ? « Et ça, évidemment, ça agace Emmanuel Macron qui est un puissant réformateur. » C’est mignon, Puissant Réformateur, ça pourrait lui faire un nouveau surnom. « Quand on a l’exigence du changement, dont il est habité, il faut tenir compte de la dialectique difficile entre cette exigence de changement et le besoin de conservation porté par les organisations syndicales. » Archaïques, c’est bien ce que je disais. « C’est pas péjoratif. » Pas du tout, juste dépassé.

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