BANDEROLE EN SOUTIEN A LA GRECE EN FEU A L’AMBASSADE DE GRECE A PARIS

Nous relayons le communiqué d’un collectif anarchiste :

” Les canicules et les incendies en Europe et en Afrique révèlent la crise sociale induite par le capitalisme.

Des incendies violents terrassent la Grèce actuellement, la situation demeurant extrêmement difficile. Les chaleurs intenses dues à la crise climatique favorisent le développement de nombreux feux de forêt, mais ce sont les politiques criminelles qui permettent leur propagation. Ces dernier jours, des milliers de citoyen.ne.s ont vu leurs maisons détruites, les flammes ont englouti des milliers d’hectares de forêts, et des animaux ont été brûlés vifs.

Aujourd’hui le feu qui a dévasté la banlieue nord d’Athènes semble avoir été maitrisé, les fronts de feu dans le Péloponnèse, notamment dans les départements d’Ilia et de Messinia et désormais à Arkadia, restent toujours hors de contrôle.

Sur l’île d’Evia, les incendies sont répandus sur un front des milliers d’hectares, ont consumé d’immenses zones forestières et pénétré dans des zones résidentielles alors que le vent n’était au départ que très faible. Les habitant.e.s et les responsables locaux accusent le gouvernement de les avoir abandonné.e.s, dénonçant le manque des moyens ainsi que l’absence totale d’avions anti-incendie notamment les deux premiers jours de l’incendie.

La stratégie du gouvernement est la mobilisation de la police pour évacuer les habitant.e.s mais les moyens ne sont pas mis en œuvre pour simplement éteindre les feux qui ravagent le pays.

De mémoire, le gouvernement Mitsotakis avait refusé de renouveler les contrats de 5000 pompiers contractuels sans qu’aucun recrutement permanent réel n’ait été effectué. Dans l’ensemble, le corps des pompiers dépend principalement de dons privés pour renouveler sa flotte. La politique des mémorandums qui ravage le pays depuis 2008, a amené à une crise sociale sans précèdent et à l’épuisement massif du secteur public.

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Le manque des moyens, y compris de lutte contre les incendies, s’avère catastrophique aujourd’hui ce qui n’empêche pas la classe capitaliste d’exploiter ces circonstances tragiques pour faire son profit.

En effet ces derniers jours, on voit apparaitre dans les grands médias grecs des articles qui parlent des grandes opportunités d’investissement qui s’ouvrent dans les régions ravagées par les feux, notamment Tatoi et Varybobi, tels des vautours sur leur proie agonisante. Le gouvernement de Mitsotakis a d’ailleurs passé un nouveau décret qui autorise l’investissement des régions brûlées reconnues comme reboisables, en cas ‘’d’intérêt public’’ ce qui ouvre la voie pour leur exploitation.

Ce sont ces mêmes médias qui appartiennent à des élites, armateurs et entrepreneurs du capital immobilier grec, actionnaires de TERNA Construction, la plus grande entreprise de construction en Grèce qui s’est orientée il y a 10 ans à l’installation des parcs éoliens, notamment dans des sites NATURA.

L’entraide et la solidarité communautaire du peuple grec nous inspire dans ces temps difficiles. De nombreux réseaux d’entraide et initiatives d’autogestion ont été créés en quelques jours ainsi que des groupes citoyens de défense des forêts pour surveiller les points de résurgence et protéger des régions qui seraient à risque. Les images des habitant.e.s qui ont refusé d’évacuer et forment des chaines humaines contre les flammes qui menacent leur village sont émouvantes.

Nous nous sommes rassemblé.es ce soir devant l’ambassade de Grèce pour dénoncer cette situation, et en tant que collectif anarchiste, apporter notre soutien moral à toutes les personnes victimes des incendies et de cette politique.

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C’est le peuple qui sauvera le peuple ! Soutien à nos frères et sœurs en souffrance ! “