Solidarité avec le gréviste de la faim Dimitris Koufontinas

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La Grèce sera-t-elle le premier pays européen responsable d’une mort par grève de la faim depuis l’Angleterre de Margaret Thatcher ?

Aujourd’hui, vendredi 26 février, une délégation à l’initiative d’étudiants et de travailleurs grecs s’est réunie devant le consulat grec à Paris et a accroché une banderole de solidarité avec la lutte du gréviste de la faim D. Koufontinas.

Dimitris Koufontinas a été condamné à 11 fois la perpétuité plus 25 ans pour 11 actions qu’il a effectuées comme membre de l’ « Organisation Révolutionnaire du    17-Novembre ». 17N a agi en Grèce de 1975 jusqu’au 2002 et est responsable de 23 assassinats politiques. D. Koufontinas s’est rendu au 2002 après l’arrestation de plusieurs membres de 17N et a assumé la responsabilité politique ainsi que l’exécution de la plupart des assassinats.

De 2002 jusqu’à 2018 il a été retenu dans une section spéciale de la prison de Korydallos (Athènes) et a ensuite été transféré à la prison de Volos. Bien qu’il avait la permission de sortir depuis 2010, il n’a pu effectuer sa première sortie qu’en 2017, eτ seulement cinq fois jusqu’en 2021. Les permissions de sortir de D. Koufontinas ont été critiqués par les médias, par l’Ambassade des Etats-Unis et par certains hommes politiques, lesquels ont publiquement demandé l’annulation de ses permissions de sortie. Parmi ces hommes politiques il y avait le premier ministre actuel Kiriakos Mitsotakis, qui s’était engagé dans sa campagne électorale à faire voter une loi pour exclure ce prisonnier du droit de sortie et de sa possibilité d’être retenu à la prison de Volos.

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Et en effet, en décembre 2020 a été voté la loi 4760/2020 qui visait Koufontinas, en excluant aux condamnés d’actes terroristes le droit de sortir et la possibilité d’être retenu dans des prisons agricoles. A l’époque il y avait que Koufontinas qui était retenu comme prisonnier terroriste dans une prison agricole. Pendant le vote de la loi au Parlement grec, le débat s’est effectué autour de Koufontinas. L’actuel premier ministre est le beau-frère de Pavlos Bakogiannis qui a été assassiné en 1989 par 17N.

Finalement Koufontinas au lieu d’être transféré à la prison de Korydallos s’est retrouvé à celle de Domokos, sans qu’il soit informé de cette décision, mais sans avoir aussi le temps pour récupérer ses affaires et informer sa famille. Depuis, sa demande légale pour recevoir les documents officiels concernant son transfert à Domokos n’a pas été traitée.

Le contexte général indique que le transfert fait partie d’un traitement et d’un esprit rancunier de la part du gouvernement à l’encontre de Koufontinas. Plusieurs membres du gouvernement ont publiquement déclaré que les conditions de sa retentions doivent être plus sévères. Koufontinas a commencé une grève de la faim, en protestant contre les abus commis à son encontre et en demandant à être  transféré à la prison de Korydallos, comme prévu par la loi. En ce moment, il effectue son 50e jour de grève de la faim.

Sa vie est en danger, surtout après sa décision de commencer une grève de la soif. Il a aussi demandé qu’on arrête son hydratation par voie intraveineuse. La seule chose qu’il réclame est l’application de la loi pour son cas et l’arrêt du traitement rancunier qui lui est appliqué. Koufontinas, âgé de 63 ans et ayant déjà effectué plusieurs grèves de la faim, est maintenant en unité de soins intensifs. Il ne lui reste pas beaucoup de temps.

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Plusieurs organisations, comme le département grec de l’Amnistie Internationale, se sont positionnés en faveur de la cause de Koufontinas. L’association grecque des Juges et des Procureures, ainsi que 1000 avocats se sont adressés contre le  gouvernement Grec pour satisfaire les demandes de Koufontinas. Cependant, le gouvernement Grec semble décidé à provoquer la première mort par grève de la faim en Europe depuis la mort de Bobby Sands (05/05/1981) qui s’est produite pendant la gouvernance de Margaret Thatcher.

La seule chose qu’on demande est que Koufontinas soit transféré à la prison de Korydallos et qu’on arrête les actions illégales contre lui. On considère qu’un régime démocratique existe seulement par le traitement égal et légal de tous les prisonniers, même de ceux qui sont condamnés pour des assassinats politiques.

Paris, le 26 février 2021
Initiative des étudiant.es et des travailleur.euses grec.ques à Paris