Selon le politologue Pascal Perrineau, le vote des électeurs de gauche pour le RN, est « un vote de classe »

LES CLÉS DE L’ÉLYSÉE. Pascal Perrineau, politologue, auteur de « Cette France de gauche qui vote FN », paru aux éditions du Seuil en 2017, décrypte les raisons pour lesquelles certains électeurs de gauche se tournent vers un vote en faveur du Rassemblement National pour le second tour de l’élection présidentielle.

Apr 21, 2022

Avant le second tour de l’élection présidentielle , dimanche, les sondages estiment les reports de voix des électeurs de gauche et notamment ceux de Jean-Luc Mélenchon aux alentours de 20 %. Une estimation supérieure à 2017, quand seulement 7 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon avaient penché en faveur de Marine Le Pen au second tour. Ce choix, fait par des électeurs de gauche de voter à l’extrême-droite s’explique par plusieurs facteurs que décrypte Pascal Perrineau, politologue, spécialiste de la sociologie électorale et auteur de Cette France de gauche qui vote FN, paru aux éditions du Seuil en 2017.

Le report des voix des électeurs de gauche pour le Rassemblement National lors du second tour de l’élection présidentielle, dimanche,  pourrait être plus important qu’en 2017. Pour quelles raisons ?
D’abord, le bilan du quinquennat est perçu par beaucoup d’électeurs de la gauche populaire comme étant mauvais pour le pouvoir d’achat ou le relèvement des bas salaires, par exemple. Et plus globalement, Emmanuel Macron a développé un style de pouvoir extrêmement vertical, non exempt d’une certaine arrogance. Ce qui a certainement ajouté à la perception de la politique macronienne comme étant une politique au service plutôt des couches moyennes ou des couches privilégiées.

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Ces éléments ont développé ce que nous pouvons appeler un « antimacronisme », qui n’existait pas en 2017. Et pendant le quinquennat, il s’est manifesté par le mouvement des gilets jaunes, celui des retraites ou encore dans la mobilisation contre le passe vaccinal. De plus, il se mesure également dans les sondages. Finalement, plus nous appartenons aux couches populaires (ouvriers, employés, chômeurs), plus l’image du bilan du quinquennat est négative. Les électorats ne sont absolument pas captifs, les gens se déterminent par rapport à eux-mêmes et c’est beaucoup plus sur des logiques sociales et de psychologie collective, que va continuer ce phénomène, qui est plus ancien que nous voulons bien le croire.

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