Pollution, capitalisme, néo-malthusianisme et changement climatique

Bruno Drweski

 La déforestration de l’Amazonie ou de l’Indonésie par de grandes firmes transnationales, la pollution des rivières de Transylvanie par des grosses firmes minières basées en Australie, la généralisation des bouteilles plastiques utilisées pour les aliments et contenant des agents chimiques responsables de l’augmentation de la stérilité sur le long terme, l’accident de Bhopal, de Fukushima et tant d’autres faits innombrables répandus sur toute la planète témoignent sans aucune hésitation du caractère prédateur à court terme du système capitaliste dominant qui, pour contrer la baisse tendancielle des taux de profits des entreprises, est prêt à tout, à une logique d’appauvrissement généralisé, de surexploitation, d’appauvrissement de masse, de guerres sans fin et de pollutions sans limite. C’est un fait dont tous peuvent témoigner partout et depuis fort longtemps déjà, y compris les cadres des grosses firmes transnationales. Sur ce point, les militants et les chercheurs d’orientation écologiste ont souvent raison. Mais ces arbres ne doivent pas nous cacher la forêt.

Contrairement à ce que beaucoup d’écologistes semblent soutenir ou soutiennent ouvertement, le problème, ce n’est pas l’homme, ce n’est même pas le bourgeois, c’est la bourgeoisie, le problème ce n’est pas le « productivisme » dans un monde où la majorité manque de l’essentiel en terme de produits de base et de services de base, le problème c’est comment et vers qui est orientée la production, le problème ce n’est pas la science et le progrès scientifique à une époque où tant de besoins pourraient être satisfaits grâce à elle et où tant d’idéologies fumeuses se répandent, c’est au service de qui et de quoi on oriente la recherche scientifique et la pensée. En toute chose, il faut donc commencer par poser la question « Cui bono ? », dans l’intérêt de qui pense-t-on, crée-t-on, produit-on, cherhe-t-on, consomme-t-on, exploite-t-on, menace-t-on ? Et quels peuvent être les effets collatéraux, imprévus, non souhaités, de chaque processus de production et de transformation de la nature ?

Car depuis que le monde existe, la nature se transforme, des espèces se développent, des espèces disparaissent, des régimes se développent, des régimes meurent, des langues se développent, des langues disparaissent, etc. Tout se transforme, rien ne se perd. Et l’être humain, au cours de son processus d’hominisation et d’humanisation a certes constitué un accélérateur de ce processus de transformation, c’est même ce qui le caractérise avant tout. Pour le meilleur, le plus souvent, comme pour le pire, parfois. Le cerveau reptilien par exemple a représenté une étape sans doute nécessaire dans le développement de la vie, mais l’être humain depuis qu’il est sorti du « paradis perdu » de la nature s’est acharné à inventer, comme avant lui déjà les premiers mamifères, des moyens pour que son cerveau, sa conscience, ses comportements, ses connaissances progressent et créent grâce au développement d’autres niveaux de conscience, d’autres facettes de son cerveau, d’autres capacité de son coeur. Toutes les révolutions humaines, et l’homme est par sa nature volontaire un « révolutionnaire », ont cherché à créer un « homme nouveau » libéré des fardeaux de ses prédécesseurs et libéré avant tout des fardeaux des exigences « naturelles ».

Tout ce progrès est souhaitable même si avec le développement des techniques à l’époque moderne nous pouvons constater qu’une masse de cerveaux humains encore trop reptiliens continuent à gérer le destin de l’humanité pour l’amener vers des chemins de plus en plus dangereux, la bombe atomique d’Hiroshima ou les camps de concentration et d’extermination ayant permis de constater à quel point l’homme moderne marche sur le fil du rasoir. Mais s’agit-il ici de l’homme moderne en soi ? Ou d’une portion d’êtres humains qui, en position de pouvoir, ont sélectionné dans la science et le progrès technique ce qui correspondait à leur apétit « reptilien », négligeant par le fait même et la tendresse que l’on retrouve à différents degrés chez tous les mamifères et la compassion que l’on retrouve chez certains, en particulier chez les êtres humains en processus plus avancé d’humanisation ?

Dans ce contexte contradictoire et dans la crise « globale » dans laquelle nous nous débattons, certains attaquent aujourd’hui le progrès et la modernité en bloc qu’ils considèrent comme porteurs de dangers grandissant, et ils idéalisent du coup une nature présentée sous une forme de vie bucolique qui n’a en fait jamais existé. Car la nature peut être tout autant cruelle qu’elle peut être douce, et l’être humain, depuis qu’il s’est attaqué aux règles de la nature l’a fait justement pour échapper à cette cruauté des rapports « naturels ». Ce qui constitue son essence même. Mais l’être humain n’a pour le moment fait la plupart du temps que démultiplier grâce au progrès qu’il a mis en marche à la fois les aspects cruels de son origine naturelle que les aspects les plus compassionnels, « humanistes », « sublimes », provenant de son propre développement.

Nous devons dans ce contexte remarquer dès lors que tous les penseurs du conservatisme à l’ère moderne, à commencer par Malthus, se sont toujours retranchés derrière une vision parfois idyllique mais toujours en fait implacable de « la nature » en soi pour justifier les stagnations ou les régressions devant être mises en œuvre selon eux pour éviter les catastrophes humaines et les catastrophes naturelles. Loi d’une nature implacable interprétée sélectivement en faveur du conservatisme social pour justifier en fait la position des riches et des puissants débarrassés de toute responsabilité sociale mais aussi de toute responsabilité première dans les décisions funestes prises pour l’avenir de leurs semblables. On doit se rappeler que les odes à la nature se sont d’abord concentrées et se sont multipliées en général dans les milieux les plus opposés au progrès social, milieux qui savaient en revanche se servir du progrès scientifique et technique pour leur avantage exclusif. Les précurseurs de l’écologie se sont retrouvés au départ concentrés dans l’extrême droite, en particulier en Allemagne[1]. Aimer la nature tout en détestant l’humain, aimer son clan et sa tribu pour exterminer les autres, voilà une façon parmi d’autres d’aimer, d’aimer sélectivement.

Avec la crise du progressisme, du socialisme et plus largement de la modernité à laquelle nous sommes arrivés, les « post-modernes » à la mode ont souvent opéré un « retour à la nature » qui a accompagné le retour de l’hégémonie du conservatisme social. La pensée écologique, qui a donc commencé à l’extrême droite, a ensuite profité des doutes répandus dans les gauches « post-marxistes » suite aux aléas du développement déséquilibré du socialisme pour apparaître comme l’idéologie de remplacement devant opérer un repli censé permettre de « réconcilier » l’homme avec la nature et avec lui-même, mais avant tout, dans les faits, de réconcilier les êtres humains réellement existant avec le grand capital. C’est ainsi qu’on a pu observer tant d’écologistes dans différents pays développés présentés au départ comme les représentants de « la gauche de la gauche alternative » rejoindre peu à peu le camp du centre puis parfois même celui de la droite, et surtout rejoindre le camp des guerres impériales et des marchands d’armes (Joshka Fischer, Daniel Cohn-Bendit, etc.). On ferme les centrales nucléaires mais on implante des éoliennes à base de terres rares ou de coltan tirées de la terre congolaise par des esclaves mis au travail par des mercenaires au service des grands groupes capitalistes supranationaux[2]. On soutient l’agriculture biologique dans un monde de pénurie de nourriture accessible aux plus grand nombre. On meurt « naturellement » faute de pouvoir être nourri ou soigné « artificiellement ».

Peu nombreux sont ceux qui ont remarqué à l’occasion que, comme la social-démocratie pro-capitaliste l’avait déjà fait, l’écologie politique ne s’est répandue en fait que dans les pays et dans les couches sociales objectivement favorisées par le capitalisme mondialisé, ce qui devrait interpeller tout partisan conséquent du progrès social et démocratique. Ce qui ne veut pas dire que les problèmes d’environnement ne se posent pas dans les pays défavorisés, bien au contraire, c’est même là qu’ils sont les plus aigus, mais c’est aussi là que la conscience des besoins de progrès scientifique, technique, économique, et d’une augmentation de la production et de la distribution, en un mot d’un droit au développement, est la plus acérée ! Il faut bien comprendre que le système dominant actuel est en crise profonde, structurelle, et que cette crise a des conséquences idéologiques :

  • « La lutte pour le climat » légitime en fait plus d’austérité pour les peuples car le système dominant est arrivé à un stade où il s’avère incapable de promouvoir un développement des forces productives et, derrière son amour soudain manifesté pour la nature, se camoufle bien souvent une haine refoulée de l’industrie et de la classe ouvrière sous un habillage idéologique présentable voulant dissimuler l’impuissance de la classe dominante.
  • La substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles et au nucléaire recouvre aussi des rivalités et des ambitions géostratégiques entre firmes et grandes puissances. Car le pétrole et le gaz se retrouvent concentrés dans les pays musulmans et en Russie, pays manifestant une forte réticence à l’égard de l’ordre mondial dominant.
  • Le climat ne connaît guère de frontières, ce qui tombe bien pour légitimer les principes mis de l’avant par les adeptes de la mondialisation, de l’Union européenne, de l’OTAN, du FMI, de Bilderberg et autre Trilatérales, et qui rêvent d’effacer les frontières, la souveraineté des peuples et leur droit au développement afin de laisser place à une gouvernance globalisée.
  • L’exigence enjoignant de « préserver l’environnement » constitue en fait une pensée profondément réactionnaire qui, si elle avait été appliquée dès l’origine par les sociétés humaines, nous aurait cantonné jusqu’à aujourd’hui dans les cavernes paléolithiques. La régression anthropologique proposée suggère qu’on est allé « trop loin » alors que les ressources de la planète seraient « limitées ». Ce qui fait l’impasse sur l’intelligence humaine et ses capacités à progresser puisque le même hectare cultivé aujourd’hui nourrit aujourd’hui infiniment plus de personnes que dans l’Antiquité. Alors que nous ne sommes qu’au début de la préhistoire de l’humanité.
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Réchauffement climatique

C’est dans ce contexte qu’il faut examiner la grande question qui agite depuis quelques temps les gros médias et les opinions qui les suivent, celle du « réchauffement climatique ». Question qui semble faire la quasi-unanimité de l’opinion, des Etats, des élites, et des peuples. Question qui devrait donc sembler a priori suspecte à l’heure du renard libre mondialisé dans un poulailler libre et mondialisé. A l’heure donc où les contradictions entre classes, entre pays, entre régions sont devenues particulièrement aiguës mais peu débattues. Pourquoi un tel consensus à peine contredit par quelques « attardés » du genre de l’actuel locataire de la Maison blanche et par quelques entrepreneurs qui semblent penser que l’établissement de règles environnementales les empêcheront de continuer à engranger des bénéfices, voire tout simplement à survivre dans la jungle des rapports économiques mondialisés face à des requins plus puissant qu’eux mais soutenant, eux, la thèse du réchauffement climatique et le « consensus de la COP21 » ?

Depuis que l’homme a commencé à se différencier en groupes sociaux plus ou moins antagonistes, ce qui a caractérisé l’humain, c’est le fait de poser la question des inégalités et d’être capable de développer un sentiment de culpabilité touchant d’abord et avant tout les puissants et les forts. Sentiment qu’ont développé et répandu d’abord les grandes vagues prophétiques puis les mouvements politiques progressistes. Culpabilité dont les puissants ont toujours cherché à se libérer pour la retourner contre les faibles sommés de se sentir coupables de vouloir se rebeller contre « l’ordre naturel », souvent associé à un dieu qu’ils ont kidnappé et qui est devenu cruel …comme la nature sait aussi l’être. Or, dans la question du « changement climatique », c’est justement l’élément de culpabilisation qui est omniprésent, à côté bien sûr de la question tout à fait rationnelle de l’analyse du fait lui-même qui devrait être plus clairement posée mais ne l’est que très rarement. C’est pour cela qu’il faut être en état de sérier les problèmes et d’essayer d’y voir clair. Car, on le voit bien, dans la masse de discours répandus dans les médias, le véritable responsable du changement climatique supposé n’est que très rarement, le pouvoir, le gouvernement, le propriétaire des moyens de production et d’échange, la plupart du temps c’est « le progrès », « le productivisme », « la modernité », « l’homme » qu’on accuse. Des catégories globales donc et en fait trop vagues qui contribuent en fait d’une part à dilluer les responsabilités réelles et d’autre par à culpabiliser tout le monde, c’est-à-dire personne, sauf les peuples qui doivent se sentir globalement « responsables » en mettant un terme à la « croissance » et en favorisant une « décroissance » qui signifie en clair qu’ils devront se serrer encore plus la ceinture. On culpabilise le consommateur qui n’a pas la possibilité de consommer, le producteur qui voudrait continuer à produire. Ce qui profite objectivement aux tenants du conservatisme et du système dominant.

Il faut donc préciser les questions qui doivent être posées sur ce sujet comme sur les autres avant de pouvoir y répondre. Sur la question du changement climatique, une série de questions doivent pouvoir être posées les unes à la suite des autres, calmement, rationnellement, honnêtement. Certaines sont du domaine des chercheurs, d’autres sont du domaine social et il ne faut pas mélanger ces deux niveaux, car les mélanger c’est ajouter la confusion à la confusion et permettre ainsi de faire dévier les questions fondamentales qui se posent vers des questions subsidiaires. Or, c’est exactement ce qui est fait à longueur d’émissions télévisées ou d’articles de journaux. La chaine franco-allemande Arte, par exemple, est passée maître dans ce genre d’opération. Pas une émission, pas un reportage sans que l’expression « réchauffement climatique » n’apparaisse 10 fois, 20 fois même parfois, au cours d’un seul reportage. Et à chaque fois en « nous » culpabilisant pour « notre mode de vie » prédateur, nos exigences en fait que la plupart des citoyens ne peuvent pas rêver d’atteindre en période d’austérité et de baisse systématique des revenus et donc de la consommation de produits de base.

Dans le discours médiatique dominant, en effet, nous constatons la multiplication d’assertions qui devraient éveiller des interrogations. En effet, le changement climatique est décrété par les journalistes la plupart du temps sur le mode de « l’incontestable », de « l’évidence » qui plus est « scientifique », en même temps qu’il est abordé sous un angle affectif, émotionnel, mais rarement rationnel. Or, l’expérience nous apprend que tous les problèmes que l’humanité a eu à affronter depuis sa naissance ont toujours été surmontés, et à chaque fois, après une période de blocage pessimiste par le biais d’un progrès des connaissances, d’un progrès de la science, de la maîtrise de moyens inconnus au départ. Or aujourd’hui, on aborde la question du changement climatique pratiquement toujours sous l’angle de la nécessité de « réduire », de « limiter », de « menace », de « péril ». Rarement sous l’angle « d’augmenter, » de « produire », de « développer ». C’est pourquoi il nous faut poser les bonnes questions et remettre les pendules à l’heure, en faisant table rase de tout le discours convenu qui a largement envahi les gros médias et les assemblées politiques, de droite comme de « gauche » sur ce sujet.

Voilà une liste des questions qu’il faut d’abord savoir poser, puis ensuite auxquelles doivent répondre ceux qui sont le mieux à même d’y répondre :

1/ Y a-t-il réellement réchauffement climatique ?

2/ Ce réchauffement climatique est-il d’origine naturelle ou humaine ?

3/ Si c’est « l’humain », lesquels des « humains » portent la responsabilité de ce réchauffement ?

4/ La science et le progrès technique peuvent-ils être utilisés pour contrer les effets de ce changement ?

5/ Une limitation des capacités productives organisée à l’échelle mondiale est-elle la seule solution à ce défi ?

6/ Qui est habilité à répondre à ces questions ?

7/ Quelle garantie que ceux qui répondent à ces questions n’ont pas des intérêts particuliers opposés aux intérêts de la majorité ?

 

Y a-t-il réellement réchauffement climatique ?

Le battage médiatique mondialisé sur cette question, en particulier depuis que le candidat majoritaire mais déchu par un système électoral inique aux présidentielles US, Al Gore[3], a été exfiltré sur ce secteur et que la COP21 a été adoptée au niveau international, nous empêche de percevoir qu’il n’y a pas chez les scientifiques consensus sur la question, malgré ce que répètent en boucle les journalistes. Certes, une majorité de scientifiques de spécialités variées (pas toutes d’ailleurs spécialisées sur cette question) semble soutenir la thèse du réchauffement climatique mais un nombre non négligeable de chercheurs s’opposent aussi à cette thèse[4]. Ainsi Andreï Kapitsa,  géographe, géologue, spécialiste de l’Antarctique et membre de l’Académie des Sciences de Russie déclare : « Les théoriciens de Kyoto ont mis la charrue avant les bœufs. (L’étude des carottes glaciaires démontre que) c’est le réchauffement global qui est la cause de hauts niveaux de CO2 dans l’atmosphère et non l’inverse »[5].

Nombre systématiquement ignoré dans les compte-rendus médiatiques. On trouve même des scientifiques considérant que nous sommes à la veille d’une nouvelle période de glaciation[6]. S’il y a donc consensus, c’est plutôt un consensus apparent, au niveau médiatique, ce qui doit nous amener à poser la question de savoir pourquoi des secteurs non spécialistes de la question mais en position de domination sur l’opinion se sont-ils si fortement engagés sur cette question et de façon si unilatérale ? N’y a-t-il pas derrière tout cela des intérêts cachés ? Par exemple, ceux des secteurs financiers les plus puissant qui n’ont pas intérêts à ce que les pays du Sud où se concentrent aujourd’hui de plus en plus les capacités productives non léthales n’aient les moyens d’accéder au progrès économique et à la concurrence. N’y a-t-il pas derrière les adversaires de la thèse du réchauffement climatique ceux qui sont en position de faiblesse, les partisans dans les pays du Nord des secteurs productifs menacés par la désindustrialisation, les délocalisations et la financiarisation mondialisée et que les élites mondialisées ont intérêt à éliminer ? Questions qui doivent nous amener à constater que, sur cette question, on ne peut pas laisser la réponse dans un premier temps ni aux dirigeants politiques ni à ce vaste fourre-tout appelée « opinion », mais qu’il faut réserver les réponses à ceux en état de les maîtriser, à savoir les scientifiques. Ce qui amène à poser du coup la question de leur indépendance par rapport aux pouvoirs politiques et aux lobbies économiques. Car, nous avons pu le constater, de fortes pressions utilisant le chantage aux subsides sont exercées par les pouvoirs aujourd’hui auprès des laboratoires scientifiques pour que leurs chercheurs s’engagent sur le terrain de bataille de l’opinion, sans avoir par ailleurs les moyens de faire preuve de distanciation sur le sujet qu’ils devraient aborder scientifiquement.

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Nous savons également que les chercheurs opposés à la thèse du réchauffement climatique, ou ceux qui soutiennent la thèse contraire, celle de l’entrée en phase de glaciation, semblent souvent liés aux secteurs les plus « réactionnaires » du monde de l’économie, celle des producteurs menacés par les progrès de la mondialisation. Comme ailleurs ce sont les libéraux et les réactionnaires qui mènent le bal. Il ne reste dans ce contexte presque pas de place pour des chercheurs sceptiques sur le réchauffement climatique mais confiant dans la science et la capacité de l’être humain à progresser, à évaluer les choses objectivement et éventuellement à maîtriser ce processus dans une direction progressiste, productiviste, créatrice, correspondant à l’intérêt des masses humaines marginalisées et sous-consommatrices. Ce qui nous amène à poser d’abord la question fondamentale qui est celle de savoir comment assurer l’indépendance de la science par rapport aux pouvoirs politiques et économiques, afin de pouvoir répondre ensuite en toute objectivité à la question posée plus haut.

 

Ce réchauffement climatique est-il d’origine naturelle ou humaine ?

Parmi les adeptes de la thèse du réchauffement climatique, nous avons la masse de ceux qui considèrent sur la base de données partielles que c’est l’activité économique, en particulier « les émissions de gaz à effets de serre » liés au carbonne qui seraient la cause de cette évolution mais nous avons aussi les partisans moins connus de la thèse selon laquelle, la vie procédant par phases cycliques, le réchauffement existe bien mais qu’il est avant tout le produit d’une activité naturelle sur laquelle l’être humain et ses activités n’ont en finale que peu de poids. Point de vue qui considère que le processus de réchauffement est donc inéluctable et inévitable, et que la seule solution pour la sécurisation des masses humaines concernées par ce phénomène est de le maîtriser pour en limiter les effets indésirables tout en l’utilisant pour produire des effets utiles et souhaitables. Là encore, ce débat ne peut être laissé qu’aux seuls milieux de la recherche scientifique, en garantissant leur pleine indépendance et le sérieux d’un débat scientifique varié et utile.

 

3/ Si c’est l’être humain qui est la cause du réchauffement climatique, qui en porte concrètement la responsabilité ?

Une fois tranché la question de savoir si l’origine de cet éventuel réchauffement est humaine ou naturelle, il faudra, dans le cas où la thèse de l’origine humaine sera retenue, examiner les responsabilités des différents secteurs économiques dans cet état de fait, et donc envisager de répartir les coûts à engager pour maîtriser ses effets. Je parle de maîtriser ses effets car quelque soit la réponse apportée sur les origines de ce fait, l’histoire nous apprend que tout défi auquel s’est heurtée l’humanité, qu’il soit d’origine naturelle ou humaine, a pu non seulement être solutionné, mais a pu également constituer en définitive un atout pour la poursuite du progrès humain. On doit donc bien sûr avoir en tête la question du réchauffement climatique en terme de péril mais aussi en terme d’opportunité, dans la mesure bien sûr où les pouvoirs, et donc ceux qui les contrôlent, seront à même de saisir la totalité du problème et de trouver des solutions innovantes, progressistes et certainement coûteuses en investissement mais à répartir pour le plus grand intérêt d’une masse majoritaire d’être humains. Ce qui pose évidemment la question du contrôle démocratique de ces évolutions, à l’échelle de chaque pays et, par le biais de chaque pays, à l’échelle internationale. Ce qui, en définitive, repose la question de l’égalité des citoyens dans chaque pays et celle de l’égalité entre chaque pays à l’échelle mondiale. Thèmes qui surgissent rarement dans les grands « débats » médiatisés posant la question du réchauffement climatique. Ce qui démontre à quel point cette question n’est envisagée à l’heure actuelle que de façon partielle et tendancieuse. Chose qu’il faut absolument clarifier et dépasser. Car quelque soit les réponses apportées aux questions mentionnées ici, il est clair que les peuples sont aujourd’hui dépossédés de la possibilité de savoir ce qui se passe vraiment, et donc d’avoir accès à une informations scientifique objective, et donc de la possibilité de savoir comment contrer les évolutions néfastes qui les menacent, ce qui passe par un changement fondamental de l’équilibre politique régnant aujourd’hui dans le monde. Ce qui explique pourquoi l’ambiance d’unanimisme de commande qui règne sur la question de la COP21 et du réchauffement climatique constitue entre autre un moyen d’éviter de poser la question de la démocratisation à l’échelle nationale et internationale.

Les peuples ont donc intérêt à ne pas se prononcer sur la question avant qu’il n’ai pu se tenir un véritable débat scientifique pluraliste et équilibré sur ces questions, et avant qu’il n’y ai la garantie que le monde de la recherche est réellement libre et indépendant des pouvoirs politiques et des lobbies économiques. L’émotionnel compulsif exigé des peuples sur la question du réchauffement climatique comme sur bien d’autres aujourd’hui est contraire à l’intérêt même des peuples qui ont un intérêt objectif, eux, à la progression du savoir, de la science, de la raison et de tous les acquis de siècles de lutte pour le progrès social. Et donc à ce que les scientifiques puissent travailler en toute indépendance pour fournir les informations auxquelles les peuples ont droit et qu’ils attendent de leur part. A l’encontre des discours démagogiques qui disent que c’est « l’opinion » qui doit trancher, mais une « opinion » rendue aveugle, sourde et inculte et qui s’en remettra donc en finale à ses dirigeants, eux aussi assez incultes mais plus aptes à manipuler et à servir leurs maîtres possédants les moyens de production et d’échange.

 

4/ La science et le progrès technique peuvent-ils être utilisés pour contrer les effets de cette évolution ?

L émotionnel devenu aujourd’hui quasi-obligatoire, tel un rituel religieux quasi-païen, pour traiter de toutes les questions menaçantes pour l’humanité camoufle en fait un agenda caché. Il s’agit derrière un discours de fait démagogique d’orienter les « gens » vers des décisions prises d’avance. Ce ne sont pas les grandes masses qui sont descendues dans la rue pour obtenir la COP21, ce ne sont que les pouvoirs des grandes puissances qui ont négocié ces décisions, qui les ont imposées à des pays plus faibles et qui se sont appuyés sur les évolutions de la conscience politique d’une partie des « classes moyennes » de service qu’on a voulu présenter comme représentantes d’une humanité « consciente » face à des masses « inconscientes ». Mais consciente à la suite d’un battage médiatique dans lequel le débat scientifique a été largement exclu au profit de proclamations de scientifiques certes, mais la plupart du temps formulées unilatéralement, ex cathedra, d’une façon donc non scientifique.

Dans les faits, l’histoire de l’humanité a prouvé que c’est la science libérée des gangues de la scolastique qui a permis à l’humanité de traverser tous les défis, naturels ou non, qu’elle a rencontré. Pourquoi devrait il en être autrement à l’heure actuelle ? Pourquoi devrait-on soudainement croire sur la seule question environnementale à la bonne volonté de dirigeants par ailleurs fauteurs de guerre sans fin depuis une trentaine d’années, soit depuis la disparition du « camp de la paix », et promoteurs d’activités économiques peu productives et souvent même nocives, soit depuis l’imposition des règles totalitaires du « marché fonctionnant dans le cadre de la concurrence libre et non faussée » ?

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5/ Une limitation des capacités productives organisée à l’échelle mondiale est-elle la seule solution à ce défi ?

Limiter les émissions à effets de serre, réduire la production d’énergies fossiles, baisser la production, sortir de la société de consommation, etc …Sans nier l’importance d’analyser toutes ces réponses mais sous la forme de questions préalables, voilà ici autant de réponses qui résonnent un peu comme l’écho des vieilles peurs malthusiennes concernant la surpopulation et l’incapacité de l’être humain à pouvoir maîtriser son destin dans le sens de l’intérêt des larges masses et pas seulement de quelques happy few devant être privilégiés par le biais de « lois naturelles ». N’y a-t-il pas d’autres voies ? Il est clair que si nous constatons qu’il y a aujourd’hui « surproduction » car chômage massif, cela est avant tout dû à l’endettement, à l’usure, aux blocages produits par les institutions gouvernantes. Mais cette situation témoigne du fait donc qu’il y a au contraire une masse de besoins non assouvis, et aussi une masse d’opportunités ouvertes par la recherche scientifique qui ne sont pas utilisées ainsi qu’une masse de solutions aux problèmes environementaux qui ne sont que très sélectivement « mises sur le marché ». Là encore, la question à envisager est celle d’élaborer les moyens de dépasser les blocages actuels et de profiter des crises actuelles pour inventer des solutions plus innovantes, plus progressistes, plus, n’ayons pas peur des mots, productives. Pour contrer donc dans une optique progressiste la philosophie de la « décroissance » et du repli « écologique » qui prolifère sur les grandes peurs répandues à longueur de journées par les gros médias et les dirigeants bien installés dans leurs fauteuils en cuir …naturel.

 

6/ Qui est habilité à répondre à ces questions ?

Toutes les questions que nous avons formulées ici structurées autour de la question révélatrice du « réchauffement climatique » posent en fait la question de savoir qui serait habilité à quoi, sur ce sujet comme sur les autres. Pour le moment, ce sont les dirigeants politiques à l’écoute des lobbies économiques les plus puissant (finance, armement, pharmacie, énergie) qui y répondent avec une floppée de scientifiques dépendant pour leur recherche et pour leurs survie des subsides que ces derniers vont leur consentir. Dirigeants qui n’ont visiblement pas intérêt à ce que les masses s’enrichissent ni à ce que les pays les moins développés se développent. Alors derrière la masse de scientifiques et de pays sous-développés qui soutient la thèse du réchauffement climatique, il faut poser la question lesquels d’entre eux sont réellement indépendants dans leur choix et lesquels suivent le courant dominant pour essayer de surnager dans un monde de reptiles carnassiers.

Pour notre part, il nous semble évident qu’une distinction claire doit être opérée entre activité de chercheur et opinion publique. Et que cette distinction ne doit pas être polluée par l’intervention d’agents extérieurs aux deux, de pouvoirs extérieurs à ces deux acteurs fondamentaux. Il faut donc souhaiter une mobilisation des masses et des chercheurs pour assurer leur autonomie de penser, sortir de la démagogie de l’émotionnel compulsif en s’opposant aux cercles de pouvoirs qui représentent des intérêts catégoriels limités, bornés, et la plupart du temps à courte vue. Il est donc illusoire d’avoir une véritable discussion sur la question du réchauffement climatique avant d’avoir dépoussiéré la scène publique de ses agents polluant, les pouvoirs de l’argent et de la finance.

 

7/ Quelle garantie que ceux qui répondent à ces questions n’ont pas des intérêts particuliers opposés aux intérêts de la majorité ?

Pour arriver au dépoussiérage nécessaire à une prise de décision en connaissance de cause, il faut donc avoir accès à l’information, c’est-à-dire accéder aux sources et aux financements de ceux qui se prononcent sur la question du réchauffement climatique, soit sans en avoir une bonne connaissance, la plupart des dirigeants politiques de la planète aujourd’hui, soit sans avoir les moyens ou même sans souhaiter une recherche indépendante. Ce qui concerne la plupart des laboratoires scientifiques qui sont aujourd’hui inféodés soit directement à des groupes économiques privés ayant des intérêts à court terme, soit indirectement par le biais de gouvernements, d’organisations « non » gouvernementales, d’institutions « internationales », de « fondations » qui sont toutes en liaison permanente et au service d’intérêts décidés à rester opaques. Tout en généralisant à toute la planète l’ambiance de catastrophisme néo-malthusien provoqué par des guerres sans fin dont on ne perçoit pas le sens et des drames « naturels » ou « artificiels » dont on ne connait pas les auteurs réels. Ambiance qui a un seul but : culpabiliser le maximum d’être humains pour noyer les vraies responsabilités et les vraies responsables des menaces réelles et des menaces imaginaires dont on accable quotidiennement les citoyens redevenus en fait des sujets soumis à des pouvoirs sur lesquels ils n’ont plus aucune influence. Tout doit donc commencer par la reprise de contrôle par la masse des citoyens de la vie sociale et politique, et donc des politiques économiques et scientifiques en tenant compte du facteur environnemental dans une perspective de progrès et d’augmentation de la production …ce qui commence par le respect de la science et du savoir sans lesquels les masses restent aveugles et manipulables par des intérêts qui leur sont opposés. En cette époque où les élites tonnent en permanence contre le « populisme », c’est-à-dire en fait contre le peuple qu’elles soumettent à leur démagogie, la question environnementale est, elle-aussi, le théâtre d’une gigantesque lutte de classe, ce dont il faut être conscient.

La question du réchauffement climatique ne doit donc pas être analysée en terme de menace visant une humanité globalisée et essentialisée, elle doit être abordée rationnellement en prenant la question de classe comme axe, axe permettant d’abord d’assurer le retour de la science indépendante sur le devant de la scène et garantissant ensuite le redémarrage du progrès comme facteur constitutif de l’être humain depuis que ce dernier à décidé de sortir de la nature, de combattre la nature, de dépasser la nature et donc de maîtriser la nature. Sans esprit suiviste et sans esprit destructeur. La nature n’est pas une divinité, la nature est une utilité qu’il faut savoir prendre en compte rationnellement, en prenant toutes les précautions nécessaires certes, mais ce qui commence d’abord par la réappropriation de la raison indépendante constitutive de l’humanité sortie de millénaires de la loi de la jungle, et donc capable de trouver une « issue par le haut » aux défis environnementaux qui ne sont pas que des « menaces » mais qui peuvent être transformés en opportunités. Et en se distinguant clairement de la plupart des gouvernements, des lobbies et des scientifiques à leurs ordres qui brouillent les cartes sur ce sujet comme sur les autres.

 

[1]    < http://www.larevolutionencharentaises.com/spip.php?article176 > consulté le 27/06/2017

[2]    « Elles sont vertes mes éoliennes …et rouge sang » < http://www.comite-valmy.org/spip.php?article8640 > consulté le 27/06/2017

[3]          Robert Durrenberger, Ex-président de l’American Association of State Climatologists et Professeur émérite de Géographie à l’Arizona State University (USA) déclarait : « Après toute la désinformation menée par Al Gore et ses amis, les vrais climatologues doivent montrer la nature réelle du problème ». < http://dalje.com/en-world/mankind-not-responsible-for-global-warming/108866  >. Jr Kirtek,  Météorologue et Membre de l’American Meteorological Society pensait de son côté que : « Le film d’Al Gore – Une vérité qui dérange – n’est pas un documentaire. Un documentaire doit présenter les faits objectivement sans éditorial ou insertion de séquences de fiction ». < http://www.review-mag.com/archive/680-689/686/weather_forecasters_mixed_views_global_warming.htm > consultés le 27/06/2017

[4]    < https://www.wikiberal.org/wiki/Liste_de_scientifiques_sceptiques_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique > ; sur les conséquences de la montée des eaux : < https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10155333335121171&id=686031170 > . Voir aussi : L’imposture climatique ou la fausse écologie, Plon, 2012. (Caroline Norrant-Romand, « Claude Allègre : L’imposture climatique ou la fausse écologie », Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement [En ligne], 22 | 2014, mis en ligne le 05 mai 2017, consulté le 02 juin 2017. URL : http://tem.revues.org/2486.  <  http://www.atlantico.fr/decryptage/signaux-mediatiques-contradictoires-glace-est-elle-ou-non-en-train-deserter-ocean-arctique-frederic-decker-934091.html > ; < http://www.pensee-unique.fr/index.html > ; consultés le 27/06/2017

[5]             < http://www.hindu.com/2008/07/10/stories/2008071055521000.htm > consulté le 27/06/2017.

[6]          Patrick Collins,  Professeur à l’Azabu University – Chercheur  à l’Institute of Space and Astronautical Science (Japan). « Les gouvernements ont dépensé des centaines de millions de dollars soi-disant pour lutter contre le réchauffement global, alors qu’une période glaciaire est sans doute à nos portes ». < http://www.iceagenow.com/Reviews.htm >, consulté 27/06/2017.