Gaza, Golgotha et Stalingrad de notre siècle

Par Dimitris Konstantakopoulos 

“L’ennemi n’est pas le Hamas, ni son aile militaire. L’ennemi, c’est chaque enfant à Gaza… Pas un seul enfant ne restera là-bas.”
—L’homme politique israélien, Feiglin, sur la chaîne israélienne 14, le 22 mai 2024

“Grâce à Dieu, nous effaçons Gaza, nous effaçons ce mal. Tout Gaza deviendra juif.”
—Le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, Times of Israel, 24 juillet 2024

Le peuple palestinien joue un rôle central depuis 20 mois, et surtout ces dernières semaines, dans l’une des plus grandes et plus importantes épopées de la lutte séculaire de l’Homme pour la Liberté—dans le combat de la Civilisation contre la Barbarie et le Néo-Fascisme. 

Cette épopée est entièrement comparable, en héroïsme et en importance, à celle des défenseurs de Stalingrad, qui ont scellé la lutte de l’humanité contre le nazisme. Elle est peut-être même supérieure, car les défenseurs de Gaza n’ont ni État ni armée pour les protéger des hordes génocidaires et criminelles d’Israël. Et comme avec Stalingrad, l’issue du conflit à Gaza n’aura pas seulement des conséquences locales et régionale mais mondiales. https://www.defenddemocracy.press/palestine-the-key-to-the-global-situation-the-palestinian-question-ukraine-caucasus-brics-the-possibility-of-nuclear-war/

 La seule arme des Palestiniens est la dignité. “Nous mourrons, mais nous ne quitterons pas notre patrie,” déclarent-ils chaque jour https://www.defenddemocracy.press/ziad-medoukh-pourquoi-je-ne-quitte-pas-gaza/ et https://www.defenddemocracy.press/the-global-significance-of-the-crisis-in-palestine/par leurs actes. En réponse, le régime de Netanyahou et l’armée israélienne—devenue une armée de meurtriers, tortionnaires, violeurs et sadiques—se déchaînent de plus en plus. Les “exploits” de cette armée ont déjà surpassé ceux des nazis, sans même avoir leurs prétendues “justifications.”

Read also:
A probable reason Obama stopped the planned attack on Syria in 2013?

 Bien sûr, les justifications d’Hitler ne tiennent absolument pas debout. Mais l’Allemagne ne s’est tournée vers le nazisme seulement qu’après des années d’humiliation du traité de Versailles, des conséquences de la crise économique de 1929, et de l’incapacité de la Social-Démocratie et du Communisme à proposer une alternative. Hitler fut la contre-attaque désespérée d’une nation vaincue—sans que cela, répétons-le, ne justifie en rien les nazis.

 Mais qui a menacé ou dérangé les Américains et les Juifs depuis 1945 ? Ne sont-ils pas, en grande partie, la “classe dirigeante,” les nations dominantes du monde entier ? Contre quoi ou contre qui prétendent-ils “se défendre,” en lançant des interventions sanglantes l’une après l’autre au Moyen-Orient et dans le monde depuis des décennies ? Qu’est-ce qui justifie le gangstérisme régional et mondial d’Israël et des États-Unis, ainsi que de leurs alliés ?

 Nous assistons ici à une arrogance totale, sans aucune justification morale—conduisant à une dégradation morale complète, comme le montrent les actions de l’armée israélienne à Gaza, et à une prise de risques insensée, comme la guerre par procuration avec une superpuissance nucléaire comme la Russie en Ukraine.

 Nous pourrions remplir des pages entières de ces “exploits,” documentés par de nombreuses organisations internationales et humanitaires crédibles. “Ce qu’Israël fait sont les pires crimes que j’ai vus depuis des décennies,” déclare l’ancien chef des programmes d’aide de l’ONU https://www.defenddemocracy.press/former-un-aid-chief-israel-committing-worst-crime-of-the-21st-century-in-gaza/. Que pourrions-nous dire alors que même l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert admet que son pays commet des crimes de guerre, causant des pertes horribles, et est dirigé par une “bande criminelle” sous Netanyahou. À Gaza, Israel commet selon Olmert, un « meurtre aveugle et illimité, brutal et criminel de civils. C’est le résultat d’une politique gouvernementale, qui est consciemment, diaboliquement, malicieusement et irresponsable ». https://www.defenddemocracy.press/former-israeli-pm-ehud-olmert-says-his-country-is-committing-war-crimes/. L’ancien chef de l’ état-major israélien et ancien ministre de la Défense Moshe Yalon a également parlé de la politique de nettoyage ethnique des Palestiniens.

Read also:
In their own words: Seven Israeli films exploring the Palestinian cause

 Ce n’est pas à nous non plus de déterminer qui devrait diriger les Palestiniens. Ce sont les politiques d’Israël et des États-Unis depuis des décennies qui ont poussé le peuple palestinien vers les factions les plus combatives de son mouvement—celles qui ont refusé le compromis avec l’occupant et ont gagné, les armes à la main, le droit de le représenter, comme le Hamas, lequel s’est séparé en grande partie de ses leaders originels, les « Frères Musulmans » https://www.defenddemocracy.press/leila-ghanem-victoire-strategique-de-liran-defaite-strategique-disrael-et-des-etats-unis/ et ses alliés, le Jihad islamique (qui serait étroitement lié à l’Iran) et l’organisation militante de la gauche palestinienne, le Front populaire de libération de la Palestine. Nous avons été inondés en Occident par de diverses accusations contre le Hamas, semblables à toutes celles qui ont été formulées de temps à autre contre Nelson Mandela, les Algériens du Front de libération nationale (FLN), l’EOKA chypriote ou l’EAM grec. Sauf que presque personne ne mentionne que cette organisation a remporté les dernières élections législatives tenues en Palestine !  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_palestiniennes_de_2006.

 Malheureusement, seule une infime partie des nouvelles de plus en plus horribles en provenance de Palestine est publiée ou diffusée par nos médias, de peur de provoquer un soulèvement de l’opinion publique occidentale contre un régime qui, en réalité, contrôle nos États, politiciens, éditeurs et “journalistes.” Même les sources alternatives d’information critiquant le sionisme ne montrent pas assez de faits et de photos de ce qui se passe vraiment dans la Palestine martyre—le lieu même où le Christ fut crucifié il y a 2 000 ans. L’endroit où notre monde renaîtra ou périra.

 Publié par Kosmodromio,gr Γάζα, ο Γολγοθάς και το Στάλινγκραντ του αιώνα μας. Traduit du grec par Christian Haccuria.