Une union sacrée invincible. Donetsk dit adieu à son premier président

7 Septembre 2018

Le Donbass éternel et russe, vient en cette journée du 2 septembre 2018 rendre hommage et dire adieu à son commandeur, lâchement assassiné par la haine kiévienne.

Ce sont plus de 200 000 personnes qui sont venus en silence, une fleur à la main et les larmes dans les yeux, saluer celui qui a défendu leur Liberté et donné chair à leur rêve républicain. Dès 5 (!!!) heures du matin, la foule avait commencé d’affluer par les rues périphériques vers la place centrale devant l’Opéra de Donetsk, dans le hall duquel la dépouille d’Alexandre Zakhartchenko, surnommé « Papa » par ses soldats, gisait dans un cercueil fermé. Peti à petit, une véritable marée humaine a littéralement envahi tout l’espace devant le théâtre.

Bien que tôt le matin, le ciel eût été couvert de nuages, ils étaient rapidement chassés par un soleil de plomb et une très forte chaleur. Les gens se comportaient avec beaucoup de calme et de dignité, il n’y avait pas d’agitation, ni de bousculades, néanmoins le choc émotionnel, provoqué par cet immonde attentat terroriste ayant coûté la vie au leader fortement apprécié de tous, était extrêmement rude. En plus, hormis les militaires et des jeunes dont plusieurs étaient venues avec des enfants en bas âge, la foule comportait beaucoup de personnes âgées souhaitant elles aussi rendre le dernier hommage à leur président. Ainsi, de nombreuses ambulances stationnaient autour du théâtre pour pouvoir intervenir en cas d’un malaise.

e suis arrivée sur place avec ma collègue vers 9 h du matin, et nous sommes d’abords allées déposer des fleurs devant le cercueil d’Alexandre Zakhartchenko. En sortant dehors, j’ai senti les larmes monter à mes yeux. Spontanément, je me suis jetée dans un élan dans les bras de Zakhar Prilepine qui, tout comme le sniper légendaire serbe Dejan Beric, dit « Deki », était rentré de la Russie pour cette triste occasion. Nous nous connaissons, sans que je puisse prétendre à appartenir à son cercle d’amis proches. Néanmoins, il m’a enlacée et m’a serrée très fort contre lui. Ensuite, il a fallu se mettre au travail, c’est-à-dire à faire des photos. Comme a dit une autre photographe que je connaissais et qui était également présente au mieux de reporters, après que nous nous sommes embrassées, les yeux de nouveau remplis de larmes : « Allez, maintient, c’est bon, au boulot. On pleurera après. » Pas du tout évident, compte tenu de bien tristes circonstances, car chaque émotion traversait le cœur emportant avec elle un petit bout de mon âme.

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Une dame très âgée, en sortant du théâtre après avoir salué la dépouille de Zakhartchenko, s’est sentie mal. En attendant l’arrivée des médecins, les femmes qui s’étaient trouvées à proximité, l’ont fait boire de l’eau, et elle répétait :

– J’avais demandé aux infirmières la permission de m’absenter. C’est Zakhartchenko en personne qui m’a aidée à obtenir une place dans un hôpital, je ne pouvais pas ne pas venir lui rendre le dernier hommage.

Devant moi, une autre femme était emmenée sur un brancard par le personnel médical..

Les gens sortaient du théâtres avec les larmes plein les yeux et en faisant un signe de croix, embrassaient une grande icône de la Vierge Marie qui avait été amenée pour l’occasion. Cela aussi, le monde devait le voir.

Pour que le plus grand nombre de gens aient pu passer saluer le cercueil, il leur avait été demandé de passer le plus rapidement possible, presque sans s’arrêter. Malgré cela et le fait que la cérémonie eût été prolongée d’une heure, vers 13 h de l’après-midi il est devenu évident qu’un très grand nombre de gens – 2/3 environ – ne pourront pas entrer dans la salle des adieux. Alors, tout le monde s’est mis à donner son bouquet aux personnes qui étaient devant et celles-là les rassemblaient dans d’énormes bottes pour ensuite les déposer à même le perron du théâtre.

Lorsque les compagnons d’armes d’Alexandre Zakhartchenko ont apparu par la porte centrale du théâtre portant le cercueil sur leurs épaules, le peuple sur la place c’est mis à applaudir et à scander : « Merci ! » et « On n’oubliera pas, on ne pardonnera pas ! ». Personne ne partait.

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Au moment où le cortège funéraire traversait la foule prenant la direction du cimetière « La mer de Donetsk », tout le long de la rue Artiom les gens jetaient les fleurs sur l’affût du canon sur la prolonge duquel avait été déposé le cercueil selon la vielle tradition militaire.

La veuve d’Alexandre Zakhartchenko, sa seconde épouse Natalia marchait derrière le cercueil en tenant les deux mains jointes devant elle en signe de prière. Sa silhouette menue, toute vêtue de noir, évoquait dans l’esprit l’image de la Pietà due Michel-Ange.

Ce rassemblement et cette cohésion populaire est plus qu’un deuil ou un hommage collectif à une victime de la barbarie occidentale. C’est aussi et surtout un plébiscite et un cri d’amour pour un pays, un peuple une Histoire et un projet que cet homme incarnait et qui lui survivront dans le coeur et les bras de chaque citoyen de la République Populaire de Donetsk.

Cet assassinat lâche, qui révèle une fois encore l’amoralité et l’abjection du camp occidental, en voulant décapiter le Donbass n’a fait que renforcer la détermination de sa population à défendre sa Liberté jusqu’à ce que soit balayé ce pouvoir fantoche de Kiev et condamnés tous ses assassins.

Cette immense tristesse collective est le témoignage de la réalité et invincibilité de ce peuple dont chaque homme, femme ou enfant aujourd’hui s’appelle Zakharchenko !

Par son sang, Aleksandr Vladimirovitch Zakharchenko aura scellé éternellement l’union sacrée du Donbass et désormais le glas sonne pour ce monstre sanguinaire vomi par le Maïdan.

Au Nord de la cité rebelle, sur les remparts de Yasinovataya, venant de l’Est, un vent nerveux balaie la steppe et sur le volcan du front, porte sa colère vers les lignes ukrops….

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“Vous ne passerez pas !”

Texte : Erwan Castel et Svetlana Kissileva

Photos ; Svetlana Kissileva

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