« Guerre civile » aux États-Unis à propos de l’Iran et le danger d’un nouveau “4 août 1914… nucléaire”

par Dimitris Konstantakopoulos
18 juin 2025

Nous voilà déjà dans un contexte de conflit international susceptible de déterminer le cours de l’humanité pour des décennies, tout en augmentant considérablement les risques, non seulement pour sa prospérité, mais aussi pour sa propre survie. Dans un article précédent publié hier, nous avons déjà analysé certains des principaux paramètres stratégiques de cette crise en évolution rapide, et expliqué pourquoi la stratégie israélienne mène à la guerre nucléaire (https://kosmodromio.gr/2025/06/18/h-strathgikh-tou-israhl-odhgei-se-purh/), à moins que l’État juif ne soit confronté à des dilemmes concernant sa propre existence. Car, comme le note une revue critique juive, le véritable ennemi d’Israël n’est ni l’Iran ni le Hamas, mais sa propre Hybris. Cette Hybris qui n’est toutefois pas propre à Israël: elle est aussi celle de puissants cercles américains et du capital financier international, tout comme est abyssale la stupidité et la corruption qui règnent au sein des leaderships européens, en particulier allemand, aussi stupide et dangereuse que notre propre gouvernement grec.

Des régimes comme celui de Netanyahou ne reculent que s’ils se heurtent à un mur, s’ils sont confrontés à une menace existentielle pour leur État.

Comme l’a souligné il y a quelques heures la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, le « monde est aujourd’hui à quelques millimètres d’une catastrophe ». (https://www.defenddemocracy.press/moscow-on-nuclear-escalation-threat-in-middle-east-world-millimeters-away-from-disaster/) Cela faisait suite au vice-ministre russe des Affaires étrangères (https://www.defenddemocracy.press/russia-tells-us-not-to-strike-iran-warns-of-nuclear-catastrophe/), qui a déclaré que la Russie demandait aux États-Unis de ne pas attaquer l’Iran et a averti que les frappes israéliennes risquent de provoquer une catastrophe nucléaire. C’est la première fois que la diplomatie russe, habituellement très prudente et conservatrice, utilise un tel langage. Et nous espérons bien sûr qu’il n’est pas déjà trop tard.

Autre signe de la gravité de la situation : le président chinois Xi a lui aussi rompu son silence sur l’Iran hier (https://www.msn.com/el-gr/money/economy/…)

 
La guerre nucléaire a déjà commencé
 
Israël a en réalité déjà lancé une attaque nucléaire contre l’Iran en frappant ses installations nucléaires. Il est impossible de faire cela sans provoquer une certaine fuite radioactive, petite ou grande. Si nous n’en entendons rien, c’est probablement parce qu’il ne convient ni à Téhéran, ni à Tel-Aviv, ni à personne d’autre que cela soit connu.
 
Ce n’est qu’hier que l’Agence internationale de l’énergie atomique a réagi—laquelle avait d’ailleurs récemment aidé Israël en falsifiant des données critiques sur le programme nucléaire iranien—en soulignant que toute attaque contre des installations nucléaires comporte un risque de fuite radioactive. (https://www.youtube.com/watch?v=HOEMHNPWcLY)
 
Mais une généralisation des attaques contre les installations nucléaires iraniennes par Israël et/ou les États-Unis entraînerait une contamination radiologique généralisée de toute la région. Une éventuelle intervention directe des États-Unis avec tous les moyens à leur disposition signifierait une crise écologique régionale sans précédent, au moins, ainsi qu’une crise économique mondiale, et ferait grimper le risque de guerre régionale et/ou mondiale à un niveau que nous n’avons jamais connu, même pendant la crise des missiles de Cuba.
 
Les motivations d’Israël
 

Israël cherche évidemment à neutraliser le programme nucléaire iranien. Comme l’avait dit Margaret Thatcher, dans un rare moment de franchise (ou plutôt de cynisme britannique), nous ne voulons pas que des pays tiers acquièrent l’arme nucléaire, non pas parce qu’ils nous attaqueraient, mais parce qu’ils nous empêcheraient d’intervenir chez eux.

Mais ici, il ne s’agit plus de cela. Les Israéliens affirment depuis plus de vingt ans que Téhéran aura la bombe dans vingt jours ou deux mois. Or, récemment, l’ensemble des services de renseignement américains, dirigés par Tulsi Gabbard (nommée par Trump), a conclu que l’Iran ne travaille pas à fabriquer une bombe atomique (https://news.antiwar.com/2025/06/17/us-intelligence-iran-was-not-pursuing-nuclear-bomb-before-israels-attack/), déclenchant une crise de nerfs chez un Trump de plus en plus incohérent et contradictoire (sous la pression de forces opposées toujours plus puissantes), qui a déclaré croire Israël et non les services américains.
 
Ce que veut M. Netanyahou, ce n’est pas simplement empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Il veut réaliser le rêve du Grand Israël et achever le programme néoconservateur dont il fut lui-même l’architecte, et qui a déjà conduit à la destruction de six États (Afghanistan, Irak, Libye, Soudan, Somalie, Syrie). Restent de ce programme l’Iran et la Corée du Nord.
 
Ce ne sont des secrets pour personne. Les géopoliticiens israéliens, les néoconservateurs américains et Netanyahou lui-même l’ont écrit et dit depuis des décennies. Le problème est que très peu de gens dans le monde ont jugé utile de les prendre au sérieux.
 
Le plan israélien et le rôle de Trump
 
Dans deux articles publiés en décembre dernier, nous avons prédit la guerre qui vient d’éclater, expliqué que le plan d’Israël était d’entraîner les États-Unis dans la guerre, et que Trump devait, pour réussir dans la « mission » qui lui a été confiée, d’une part réprimer les réactions internes aux États-Unis—après avoir trompé les électeurs et ses collaborateurs en se présentant comme un opposant aux guerres—et d’autre part, calmer et tromper, avec Netanyahou, la Russie et la Chine, afin qu’ils ne réagissent ni rapidement ni fermement à une guerre qui, bien que dirigée contre l’Iran, menace aussi leurs intérêts vitaux.
La guerre au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine, et la guerre commerciale—pour l’instant—contre la Chine sont les trois chapitres du conflit que mène l’Occident collectif contre les nouveaux pôles de puissance émergents sur la planète.https://www.defenddemocracy.press/de-la-guerre-contre-la-russie-a-la-guerre-contre-la-chine-les-nationalismes-americain-et-russe/
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Comme nous l’apprend aujourd’hui un article du New York Times (qui contient bien sûr de nombreux éléments trompeurs, lobby oblige), Israël a commencé à préparer la guerre actuelle dès décembre dernier :
https://www.timesofisrael.com/report-reveals-trumps-winding-path-from-skeptic-to-backer-of-israels-iran-strike/

Nous sommes désolés—nous ne nous réjouissons évidemment pas—que les espoirs de tant de personnes en Grèce et ailleurs soient déçus, des gens indignés par les politiques de l’establishment et l’absence de la gauche, et qui avaient placé leurs espoirs dans Trump et le trumpisme, en ignorant malheureusement tous les signes montrant depuis longtemps la vraie nature de ce courant Can Trump be a solution? | Defend Democracy Press. Mais la réalité punit durement ceux qui l’ignorent.

Nous approchons maintenant de la phase finale et décisive de ce scénario. Même avec retard, les réactions se multiplient, y compris parmi les proches collaborateurs du Président, qui pensaient qu’il voulait rendre l’Amérique grande (MAGA), et non Israël (MIGA)!

Musk saute du navire

Ce n’est pas un hasard si, quelques jours avant l’attaque, le plus proche collaborateur de Trump, Elon Musk, a démissionné. Et pas seulement démissionné : il a aussi rappelé que le nom du président figure sur les tristement célèbres listes Epstein. On pense généralement que ces listes, contenant les noms de personnalités impliquées sexuellement avec des mineures, permettent à certaines factions des services secrets israéliens et à leurs amis d’intimider ou de faire chanter une bonne partie de la classe politique mondiale (et israélienne), voire même la famille royale britannique. Et pour ceux qui croiraient à des élucubrations, lisez par exemple :
https://www.trtworld.com/us-and-canada/disgraced-paedophile-jeffrey-epstein-the-spy-theory-and-israel-angle-16616743
https://www.jpost.com/israel-news/politics-and-diplomacy/article-844177
https://www.wsws.org/en/articles/2023/05/10/lpvf-m10.html
https://www.yahoo.com/news/jeffrey-epstein-ex-says-boasted-171553626.html

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À noter que la compagne d’Epstein, Ghislaine Noelle Marion Maxwell, condamnée pour proxénétisme de mineures, est la même qui emmena Ivanka Trump en croisière et la convainquit de ne pas divorcer—ce qu’elle avait déjà décidé—du juif américain Jared Kushner (https://el.wikipedia.org/wiki/Τζάρεvτ_Κούσνερ), mais d’adopter le judaïsme et de l’épouser, avec la bénédiction de son père. Netanyahou lui-même a passé la nuit une fois chez eux. En 2017, selon la presse américaine, Ivanka entra un matin « bouleversée » par les prétendues attaques chimiques d’Assad « tuant des enfants » (une belle provocation). Trump ordonna une frappe de missiles contre la Syrie.

Musk, originaire d’une Afrique du Sud raciste, comme Bannon, n’est pas ennemi d’Israël—il aiderait même actuellement via Starlink. Tous deux n’auraient surement pas d’objection à l’instauration d’un régime quasi fasciste aux États-Unis ou ailleurs. Mais ils veulent un fascisme américain, pas juif. Et ils craignent jusqu’où l’engagement américain dans une nouvelle grande guerre pourrait mener.

Peut-être se sont-ils fait avoir—comme Carlson—en croyant aux promesses électorales de leur chef, comme ce fut le cas il y a 90 ans avec les SA. Dans les heures ou jours à venir, nous verrons qui l’emportera : eux ou le tout-puissant « lobby ».

Quant à nous, les supposés citoyens de la Grèce, de l’Europe et du monde, nous aurions dû depuis longtemps descendre dans la rue, en répétant le cri du professeur américano-juif Jeffrey Sachs, de l’université Columbia, conseiller de l’ONU :
« Arrêtez Netanyahou avant qu’il ne nous tue tous ! »
Stop Netanyahu Before He Gets Us All Killed | Common Dreams

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 Traduit par Christian Haccuria