Grèce: la montée du totalitarisme et la nécessité de le combattre

Par Dimitris Konstantakopoulos
28 août 202
 

Imaginez que Tsipras soit Premier ministre et que le pays tout entier brûle comme il brûle cette année. Les chaînes l’auraient découpé en morceaux, elles ne s’en lasseraient pas de le crucifier du matin au soir, elles l’auraient forcé à démissionner.

Aujourd’hui, pas de mal, pas de faute. Elles montrent les incendies, bien sûr, mais elles évitent généralement les reportages en direct ou les interruptions de programme, qui sont pourtant monnaie courante sur des questions beaucoup moins importantes. Ne nous montraient-elles pas en direct, il y a quelques mois, les funérailles de Constantine, un larbin américain qui a joué un rôle central dans la préparation de la dictature nécessaire à l’invasion turque de Chypre ? 

Aujourd’hui, alors que toute la Grèce brûle comme elle n’a jamais brûlé auparavant, elles ont étouffé la question autant qu’elles le pouvaient, et si elles pouvaient, elles n’en parleraient même pas. Pour la première fois dans un événement majeur ou même mineur, les chaînes ont évité de nous montrer de vrais gens, des civils, de les laisser commenter. De toute évidence, si elles montraient la terrible colère du peuple grec, M. Mitsotakis ne tiendrait à (son bureau de) Maximou pas plus qu’une heure.

Quand ils ont vu qu’une semaine s’était écoulée et que les incendies de Dadia et de Parnitha n’étaient pas éteints, elles ont tout simplement retirés les nouvelles relatives de la premiere place aux bulletins d’ information! Au moment où ces lignes sont écrites (27.8), la Thrace et d’autres fronts sont encore en train de brûler.

Par une gigantesque opération de lobotomie du peuple grec, la tentative est faite d’imputer les incendies aux migrants et aux agents des Russes et des Turcs (Guerre hybride | Defend Democracy Press. Ils ne peuvent cependant pas nous présenter le moindre indice, pas même une trace, pas même l’ombre d’un indice. Pas même la moitié d’un raisonnement logique qui rendrait plausibles les absurdités qu’ils racontent.

Pourquoi la Turquie, qui attend actuellement de M. Mitsotakis d’ importants concessions, risquerait-t-elle tout à coup une crise avec la Grèce ? Quel besoin en aurait-elle à le faire ? Et ces “immigrants et agents” peuvent-ils opérer librement en Thrace, une ligne de défense avancée, à Rhodes, mais aussi à Andros, en Béotie et dans bien d’autres endroits ? Si les choses scandaleuses que les esprits paniqués et malades des propagandistes du gouvernement avancent se produisaient réellement, le gouvernement, responsable d’avoir laissé tout le pays sans surveillance, ne devrait-il pas se faire au moins hara-kiri?

L’utilisation de ces méthodes est une insulte à la mémoire des victimes, une moquerie pour les personnes qui ont été détruites ; et elle sous-estime de manière flagrante l’intelligence du peuple grec.

Il semble que nous ayons effectué un virage à 360 degrés. Nous nous retrouvons à peu près dans la même situation que sous la dictature (militaire 1967-1974) en ce qui concerne l’information, bien que les méthodes soient plus “raffinées”, différentes, et cependant pas moins, plutôt plus dangereuses pour la santé de notre société et la état mental du peuple grec.

Il en va de même pour la structure du pouvoir. Jamais auparavant les escrocs (parce qu’ils sont des kleptocrates et non des capitalistes productifs) de l’oligarchie et les intérêts économiques étrangers, jamais, depuis la dictature de 1967-74, les Américains et leurs agents n’ont dirigé le pays aussi ouvertement, aussi éhontément qu’ils le font aujourd’hui. Là encore, ce sont les méthodes qui ont changé, pas le fond. Du moins, à l’époque de la dictature, nous avions des forces politiques et des organisations, même en exil, qui disaient les choses par leur nom, qui révélaient que le pays était sous occupation.

Cela se passe aujourd’hui au sein d’un mécanisme totalitaire qui agit dans les profondeurs et n’a pas besoin de l’exercice brutal de la force militaire ou même de sa menace. Ce mécanisme comprend le contrôle de la plupart des partis politiques et des institutions sociales par des intérêts privés, des agences étrangères (les agences grecques sont inexistantes) et des ambassades, principalement des États-Unis et, dans une large mesure, d’Israël. Les Allemands et les Britanniques sont loin derrière en termes d’influence. Tout le monde est surveillé, tout le monde est contrôlé et une société privée d’un ami du Premier ministre, qui n’a aucun compte à rendre, compte les votes lors des élections.

Il ne peut y avoir de question plus importante pour chaque être humain, pour chaque Grec qui conserve une once de dignité, que la lutte pour renverser ce régime totalitaire.

Traduit du Grec Από το Πολυτεχνείο του ’73 στις πυρκαγιές του ’23. Κι από την «ενημέρωση» της χούντας στη χούντα της «ενημέρωσης» | ΔΗΜΗΤΡΗΣ ΚΩΝΣΤΑΝΤΑΚΟΠΟΥΛΟΣ