En Grèce, le privé supplée un secteur public défaillant depuis la crise

Par John HADOULIS, Marina RAFENBERG /AFP

23 avr 2019

Dans un no man’s land de la banlieue sud d’Athènes, Dionysis Assimakopoulos, au chômage depuis plus de deux ans, se rend comme chaque mois dans le dispensaire de Hellinikon, créé pour subvenir aux besoins des Grecs touchés par la récession.

Le site, érigé sur d’anciennes installations sportives des Jeux Olympiques de 2004 dans la banlieue sud d’Athènes, doit être privatisé et transformé en résidences de luxe, casino, marina et parc sur la côte balnéaire. “Ce serait une grande perte si ce dispensaire venait à disparaître”, déplore Dionysis, dont la femme est aussi au chômage.

Créé par des médecins bénévoles en 2012, au pic de la crise, ce dispensaire fournit gratuitement les médicaments indispensables aux Grecs en situation de pauvreté.

“En moyenne, nous avons besoin de 150 euros par mois de médicaments à cause de problèmes pulmonaires”, témoigne l’ancien boulanger, venu se réapprovisionner.

Achilleas Papadopoulos, ténor à la retraite, est aussi là pour récupérer des antibiotiques “trop coûteux” pour sa petite retraite de 700 euros par mois.

Le dispensaire délivre des médicaments donnés par quelque 40.000 personnes, y compris à l’étranger, note Dimitris Palakas, pharmacien.

“Les inégalités en terme d’accès à la santé sont présentes partout en Europe, mais peut-être qu’en Grèce elles sont plus palpables qu’ailleurs car la crise a ravagé le secteur public”, ajoute le bénévole.

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