Amère Patrie

Par Panagiotis Grigoriou
23 septembre 2018

Bonne année pour le tourisme d’après les médias, nos plaisanciers restent ainsi longtemps à flotter entre les îles grecques, forcément à la surface de l’eau. Beau pays et cependant coquille de plus en plus vidée. Le gouvernement de l’indescriptible Aléxis Tsípras, fait semblant de découvrir qu’avec le reste des biens publics, il a également transféré la jouissance des sites archéologiques et des musées à la Treuhand à la grecque, c’est-à-dire aux mains des rapaces planétaires de l’Agence chargée de la privatisation des biens de la Grèce. Et pendant ce temps, on détruit à la chaîne les bateaux de pêche, de préférence traditionnels. Culture morte.

Destruction d’un bateau de pêche. Péloponnèse, septembre 2018

La scène se déroule dans le Péloponnèse présumé authentique. La destruction d’un bateau de pêche. Plus authentique que jamais, c’est autant la subvention de l’Union européenne laquelle le plus souvent dépasse largement la valeur marchande du bateau détruit. Le contexte s’y prête d’ailleurs mieux qu’avant, “c’est de l’argent très frais par les temps qui courent”, comme on aime se dire sur place. Donc on accepte, aussi dans la mesure où le métier de pêcheur est de plus en plus malmené et surveillé. D’acculturation en acculturation, sans oublier le départ de la dernière jeunesse grecque à l’étranger, les vocations ne sont plus.

Notons qu’en terre étrangère, les enfants grecs ne connaîtront plus le réseau des écoles que l’État grec avait si naturellement financé durant tant d’années. Comme le rappelle même la presse bien… autorisée, en 2011 une décision ministérielle grecque fait baisser de mille à une centaine seulement, le nombre d’unités pédagogiques officiellement reconnues disposant l’enseignement de la langue grecque à l’étranger, quotidien “Kathimeriní” du 10 septembre 2018. Novembre 2011, c’est également, rappelons-le, le… grand moment du Premier ministre et d’abord banquier, Loukás Papadémos, imposé par les Puissances, suite “logique” au limogeage du déjà funeste Yórgos Papandréou par le tandem Merkel – Sarkozy.

En 2018, les parents expatriés malgré eux, reconnaissent que la bataille avait été perdue, ainsi ils ont été obligés de suivre le chemin de l’exil économique. Seulement, toute la bataille actuelle c’est que leurs enfants ne perdent pas le lien avec la langue grecque et pour tout dire avec le pays. Durant cette même année, et sous la gouvernance des déconstructeurs arrivistes de SYRIZA, comme on sait ouvertement adeptes de l’effacement de notre culture, de notre mémoire, voire de l’effacement du pays tout court, lorsque certains parents installés à Poitiers (France) se sont adressés au Consul grec, exprimant leur désarroi devant la disparition des écoles grecques, le représentant officiel de… l’amère Patrie, leur a tout naturellement suggérer de faire appendre une autre langue à leurs enfants, par exemple la langue italienne, quotidien “Kathimeriní” du 10 septembre 2018.

Bateau en son dernier jour. Péloponnèse, septembre 2018

 

La destruction… déconstruction commence. Péloponnèse, septembre 2018

 

Le moteur est enlevé en premier. Péloponnèse, septembre 2018

De retour au pays pour l’été, les enfants de la nouvelle Diaspora ne verront même plus d’ailleurs les beaux bateaux traditionnels, d’après la Confédération de la Protection des bateaux traditionnels en bois, sur 14.500 bateaux de ce type et en 20 ans, près de 12.500 bateaux ont été détruits, “c’est l’apogée de la folie grecque actuelle”, et j’ajouterais que la destruction des bateaux tient autant et savamment de la déconstruction culturelle organisée. Accessoirement, les Grecs ne pourront plus se tourner vers la mer par temps de crise et d’effondrement disons ultimes, et ils demeureront dépendants des chalutiers et des multinationales agroalimentaires qui entre autres mondialisateurs, sont les maîtres de l’Eurocontrol depuis Bruxelles et depuis Berlin.

Ainsi, 12.500 bateaux ont été détruits. “Jeudi après-midi, dans la zone balnéaire de Néos Pýrgos, sur l’île d’Eubée. La scène à laquelle j’ai assisté avait quelque chose d’un cauchemar. Le soleil avait presque atteint le milieu du ciel et il brûlait fort comme pour nous punir. Deux chiens attachés aux bateaux déposés à proximité sur le chantier de réparation aboyaient continuellement. Devant nous, le caïque ‘Pános-Maria’, construit en 1983, longue de huit mètres, reposait à peine sur le sol au moyen de quatre troncs d’arbres tronqués. Le temps était venu, celui de son exécution, de sa mise à mort. Derrière lui, une pelleteuse. Le conducteur tenait une cigarette dans la bouche et les mains sur les leviers. La fumée sortait des vitres étroites de l’engin, on dirait les narines d’une bête immonde. Dès que l’agent de la Garde côtière grecque a donné le signal, le machiniste a aussitôt manié le marteau-piqueur, ce bras en fer vissé au bout du compresseur à la pince si épaisse. Il a attaqué la coque avec rage.”

“Bois brisé comme on brise alors les os d’un animal encore vivant. Comme si le bateau avait du souffle et de la voix. Pendant une demi-heure je voyais le caïque perdre sa belle forme, se perçant et se brisant, se lamentant même. Le marteau-piqueur qui se dressait dans les airs soulevait les morceaux de la coque brisée, et qui retombaient au sol. À côté de moi se trouvait Maria, l’épouse du pêcheur Panagiótis Livanós, le propriétaire du caïque. Ils pêchaient ensemble. Son mari, malade, ne pouvait plus poursuivre dans le travail, ainsi, il a décidé d’abandonner leur bateau à la destruction, et de recevoir en échange, l’indemnité de 83 000 euros que lui a accordée l’Union européenne. Montant excessif Si cette même coque était construite aujourd’hui, cela coûterait au total 40 000 euros”, quotidien “Kathimeriní” du 15 juillet 2018.

Caïques encore vivants. Péloponnèse, septembre 2018

 

Dystopie imposée et illustrée ! Athènes, septembre 2018

 

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Beauté imposante. Péloponnèse, septembre 2018

J’ai assisté à une scène analogue qui s’est déroulée dans le Péloponnèse, surtout présumé authentique. Le conducteur de l’engin est arrivé le premier sur les lieux, et il a attendu les autres acteurs de la mise à mort durant près d’une heure. Le mécanicien pour bateaux et chalutiers du coin y était également convié, il a ainsi et d’abord œuvré pour la récupération des parties mécaniques avant… l’exécution. Je l’avais rencontré la veille. “C’est ignoble, toute notre tradition se perd, notre capacité de prise sur nos ressources halieutiques en cas de besoin, toute cette culture et en même temps art populaire de la construction navale de proximité. L’Union européenne paye bien pour en finir avec nous, en réalité, elle nous distribue les dernières miettes alors trompeuses”, m’avait-il dit. Péloponnèse authentique.

Ce même jour au café du coin, un jeune homme fustigeait à sa manière note piètre modernité. “Ceux de SYRIZA et de l’UE veulent nous déchristianiser, nous faire enlever la croix de notre sol, puis, faire interdire les cloches des églises, c’est la guerre”. Les autres au café ont fait un signe d’abrogation de la tête. Il n’y a pas vraiment à redire et ce n’est pas du populisme comme le diraient les propagandistes et les politiciens autorisés, les faits sont là et surtout ils sont palpables à travers le pays réel. On sait par exemple que toute une série d’actions très sournoises sont en cours pour faire disparaître à terme la Croix du drapeau hellénique sans oser le dire ouvertement. Cela est visible déjà à travers bon nombre de campagnes publicitaires, tout comme à travers même certaines recompositions disons “esthétiques”, servant de décor aux réceptions officielles en Grèce. Sans oublier cette ONG à Lesbos qui vient d’exiger à que l’on enlève une Croix d’une plage de l’île, “car elle porte atteinte au sentiment religieux des migrants”, presse grecque du 15 septembre 2018.

Au même moment, la presse grecque comme étrangère, elle découvrent seulement à présent combien et comment le quotidien que vivent les migrants dans le Camp de Mória à Lesbos est alors apocalyptique, tandis que près de deux milliards d’euros très européistes, auraient été répartis d’abord pour engraisser le clientélisme des ONG, et ensuite que celui de SYRIZA, plutôt que de faire face aux besoins plus que primaires des migrants, presse grecque et internationale du moment. .

Petite chapelle. Péloponnèse, septembre 2018

 

Petite chapelle. Péloponnèse, septembre 2018

 

Sur un mur ‘Bonne chance’. Athènes, septembre 2018

Finalement, les éditorialistes de la presse très autorisée, s’insurgent finalement de l’idéologie des frontières ouvertes, à l’instar de Tákis Theodorópoulos dans Kathimeriní cette semaine:
“La partie difficile c’est d’assumer la responsabilité des frontières ouvertes. Sinon, les ‘frontières ouvertes’ c’est une notion décousue, une idéologie faisant dans l’euphémisme, sans lien pertinent avec la réalité. Car la responsabilité des ‘frontières ouvertes’ signifie assumer d’abord la responsabilité des personnes qui croisent ces frontières pour se réfugier sur notre territoire. Il faut donc s’en occuper, les nourrir, les loger, leur apporter tous les soins médicaux nécessaires, plus la sécurité, et peut-être même les faire travailler. Surtout si en plus notre État veut être désigné comme démocratique, il doit également protéger ses propres citoyens pour que la cohabitation avec les migrants ne devienne pas contrainte, sachant que les migrants sont des gens qui n’ont pas vécu ni la paix dont ils jouissent ici et ils ne connaissent, ni la démocratie, et encore moins son fonctionnement, tandis que leur perception des droits sont plutôt inexistants.”

“Il est évident que l’Union européenne était non seulement mal préparée à assumer les ‘frontières ouvertes’, mais après tant d’années comme d’expériences, elle n’est même pas en mesure de mener l’une des notions centrales de sa constitution. L’UE montre du doigt et elle condamne Orban, sans tenir compte du fait que des sociétés et pays qui ne sont pas sous le gouvernement Orban, réagissent alors de plus en plus par la négative face aux ‘frontières ouvertes’. Le didactisme du politiquement correct est ainsi et de fait annulé par une réalité politique qui lui tourne de plus en plus le dos.”

“Aux antipodes d’Orban de la Hongrie, se situe alors la politique de notre pays en la matière. L’Europe se montre préoccupée par le nationalisme et le populisme de droite, sauf qu’elle n’est pas en mesure de voir le populisme de gauche. Probablement, parce que ce dernier utilise la rhétorique et les impératifs moraux justement issus du politiquement correct. Ainsi, l’Europe découvre soudainement que les migrants à Mória, pour la plupart, ils vivent dans des conditions bien pires que celles laissées dans leur pays natal. Aujourd’hui, nous venons d’apprendre que quatre cents enfants sont littéralement sans-abri. D’autres enfants sont portés disparus. Ce sont les victimes de la politique des ‘frontières ouvertes’. Tous ceux qui sont empilés de la sorte dans les conteneurs et dans les camps, ne peuvent alors que haïr le pays qui leur a promis l’hospitalité et qui les a dupés. Notons que le corps social à Lesbos a également subi un viol et compte parmi les victimes de la politique des frontières ouvertes.”, quotidien “Kathimeriní” du 22 septembre.

L’éditorialiste de “Kathimeriní” ne dit pas pourtant combien, les migrants et les mondialisateurs à la Troïka, partagent au fond le même mépris pour la démocratie et pour les droits des citoyens, et j’ajouterais, la même perception de la terre, du terrain conquis, dont ils ont été d’abord les victimes chez eux, lorsque leurs pays ont été et le sont toujours, piétinés par les intérêts… des “humanistes” affalés des conclaves mondiaux et mondains. La recette n’est pas nouvelle. On utilise alors les victimes d’ailleurs… pour achever ainsi les victimes d’ici. C’est une forme de guerre totale à la manière de notre siècle ultime. Et c’est exactement cette dimension du problème qui est désormais perçue par le mécano du coin ou par le jeune au café du Péloponnèse… authentique, que l’analyste de la grande presse ne veut surtout pas discerner.

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Hommes de la Marine nationale russe. Île de Póros, septembre 2018

 

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Le bateau de pêche a été détruit dans les… règles. Son propriétaire, ses proches, le mécano, ils ont d’abord évoqué des sujets d’actualité comme si de rien n’était et ce bavardage… bien psychanalytique, a duré près d’une heure. Puis soudainement, une voix a pour ainsi dire a déchiré l’atmosphère: “En route, les gars, on y va.” Aussitôt, les visages se sont crispés car on passait à l’acte, comme pour commettre alors un crime.

Et comme pour l’autre bateau, le temps était venu, celui de son exécution, de sa mise à mort. Derrière lui, une pelleteuse. Coque brisée comme on brise alors les os d’un animal encore vivant. Comme si le bateau avait du souffle et de la voix. Pendant une petite heure, je voyais le bateau perdre sa belle forme, se perçant et se brisant, se lamenter même. Ceux du Péloponnèse cette fois authentique, ils ont été visiblement émus. Un vieux pêcheur s’est rapproché à vélo observant déjà la scène de loin: “Salopards, ils l’on eu. Encore un. La Grèce est morte.”

Marins russes. Póros, septembre 2018

Beau pays et cependant coquille de plus en plus vidée. L’endroit a été nettoyé et les débris chargés. Au départ du camion, parmi les participants… à la cérémonie, il y en a qui ont donné rendez-vous à Póros, à l’occasion de l’arrivée très officielle et pour tout dire rarissime d’un navire de la Marine nationale russe. Cette visite de la frégate AMIRAL ESSEN de la classe de l’amiral Grigorovitch, s’inscrit dans le cadre de la commémoration du moment inaugural des relations diplomatiques entre la Grèce contemporaine sous le Gouverneur Ioánnis Kapodístrias, et la Russie. Il y a tout juste 190 ans, ces documents historiques avait été signés dans une demeure justement, de l’île de Póros, très exactement à la date du 17 septembre 1828.

Il faut dire qu’aussitôt sur l’île, les marins russes… ont été très positivement remarqués par la population, et autant on dirait par certains touristes. Après la cérémonie en présence des Russes, le navire a levé l’ancre, depuis, l’avion militaire russe a été abattu en Syrie suite à la… gestion des cieux par les F-16 israéliens, et l’histoire très prochaine ne nous est pas encore connue bien entendu.

Le navire AMIRAL ESSEN à Póros. Septembre 2018

 

Il y a 190 ans à Póros. Septembre 2018

 

Il y a 190 à Póros. Septembre 2018

 

Cérémonie grecque et russe. Póros, septembre 2018

C’est donc dans ce contexte géopolitique et interne tendu, que le gouvernement de la marionnette Aléxis Tsípras, fait semblant de découvrir qu’avec le reste des biens publics, il a également transféré la jouissance des sites archéologiques et des musées à la Treuhand à la grecque, c’est-à-dire, aux mains des rapaces planétaires de l’Agence chargée de la privatisation des biens de la Grèce. Et pendant ce temps, on détruit à la chaîne les bateaux de pêche, de préférence traditionnels. Culture morte.

L’affaire avait été fort heureusement récemment dévoilée par un communiqué de l’Association des Archéologues Grecs, daté du 18 septembre, avant que la nouvelle ne soit reprise à travers la presse du pays. D’après le communiqué, “l’Association des Archéologues Grecs souligne une nouvelle fois que les monuments historiques sont protégés par la Constitution et de ce fait, ils sont toujours de propriété publique et ne peuvent faire l’objet d’aucune transaction. Nous dénonçons ainsi, la tentative de transfert de la gestion de tous les monuments anciens comme plus récents, à la Compagnie de Gestion des Biens de l’État, Société Anonyme (ET.A.D. SA), d’après la décision 2018-0004586, en vertu de la loi. 4389 de 2016, et de la décision gouvernementale 86 du 18.06.2018, Journal Officiel 2320 du 19 juin.”

“Cette décision ahurissante a été repérée à l’occasion de la publication d’une liste des monuments ainsi ‘transférés’, relevant du Service archéologique de Région de la Canée en Crète. Sur cette liste y figurent notamment, une grande partie Est des fortifications vénitiennes, le fossé du mur byzantin, le fossé Sud des fortifications vénitiennes, vestiges qui se sont révélés autant importants car on y a découvert des restes de la période minoenne, les traces du chantier naval vénitien, ainsi que les tours vénitiens Monigo, le bastion Lando, la forteresse Firka et le bain turc. Biens et surfaces déjà expropriés à des fins archéologiques par le Ministère de la culture et parfois monument et qui sont également en cours de restauration. Sur cette liste sont encore inclus, les musées archéologiques (!), dont celui établi au sein de l’église de San Francesco, le nouveau Musée archéologique de la ville, le Musée national d’Elefthérios Venizélos, de même que les Archives historiques de la Crète.”

“C’est alors un processus qui ne trouve pas de précédent dans l’acception de ce qui tient habituellement de la bonne gestion en matière de patrimoine culturel. Ainsi, et à juste titre, cette décision gouvernementale ne peut que susciter les plus vives réactions en cascade au niveau national, comme autant international. L’exclusion des monuments et des sites archéologiques, conformément à l’article 196, paragraphe 4 de la loi. 4389 de 2016, n’est que de la poudre aux yeux, dans la mesure où elle est contredite par le paragraphe suivant. Le paragraphe 5 de ce même article stipule que les propriétés exemptées demeurent pourtant inclus dans le portefeuille de la gestion de la Compagnie de Gestion des Biens de l’État. La possession donc, l’utilisation et la gestion des monuments les plus importants de la Canée n’appartiennent plus au ministère de la Culture, ni à ses Services régionaux, en violation de l’esprit de l’article 24 de la Constitution de la Grèce.”

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L’Acropole. Athènes, septembre 2018

 

Travaux. Immeuble classé. Athènes, septembre 2018

 

Bar datant des années 1930. Athènes, septembre 2018

“Les monuments et les antiquités sont des objets et des réalités qui doivent rester hors toute transaction ou opération de transfert, et ceci de façon comme on dit inaliénable. Toute tentative de transfert à des tiers de leur gestion nous trouve ainsi opposés. Ceci est une position ferme de notre Association, et nous allons nous battre par tous les moyens légaux afin de maintenir le caractère d’antiquités comme étant un bien social public. L’Association des Archéologues Grecs ne permettra pas l’utilisation des sites archéologiques et des monuments comme une sorte de gage, lié à la dette et ceci même pour une durée d’un siècle, au demeurant, aux résultats largement inconnus en fin de compte.”

“Cette action inacceptable, même si elle se produit en temps de paix, elle ne peut être comparée qu’aux vandalismes des monuments et le pillage des antiquités durant les années pétrifiées de l’Occupation allemande, ou au moment où les antiquités était largement pillées au 19ème siècle. Il s’agit enfin de la phase ultime dans l’aberration politique actuelle, étant donné qu’au même temps, nous nous attendions plutôt à une action coordonnée pour le retour des antiquités volées, et pour une compensation légitime liée à leur destruction en temps de guerre. Pour ces raisons importantes, l’Association des Archéologues Grecs, appelle les dirigeants politiques du ministère de la Culture et le gouvernement à annuler immédiatement le transfert de la propriété et la gestion des monuments de La Canée et des autres régions du pays inclus dans cette liste des 10 119 biens à transférer à la Compagnie de Gestion des Biens de l’État (…).”,communiqué de l’Association des Archéologues Grecs sur leur site Internet.

L’entrée du port du Pirée. Septembre 2018

 

Réception. Péloponnèse, septembre 2018

 

Roue volée. Póros, septembre 2018

“C’est le site de l’Acropole même qui est menacé par un tel processus”, fustige alors Míkis Theodorákis dans une déclaration communiquée à la presse grecque. Le “gouvernement” dément dans un premier temps, et finalement du bout des lèvres, la nouvelle Ministre de la Culture, la PASÓKienne Myrsíni Zorbá, admet que “c’est dommage que de ne pas délier les monuments de la liste (…) je suppose que Madame Koniórdou qui occupait ce poste il y a peu, avait trouvé une formule adéquate en concertation avec le Ministère des Finances lors de la constitution de cette liste des biens transmis en 2016, cela-dit, je l’ignore”, presse grecque du 21 septembre 2018.

Pendant ce temps, on vole désormais les roues des motos, même sur l’île de Póros, tandis qu’à deux pas des lieux du martyre du caïque brisé, les élus très locaux organisent réception sur réception pour accueillir les potentiels “investisseurs” forcement étrangers qui convoitent hôtels et autres bâtiments désormais relevant ou presque, de la gestion de la fameuse Compagnie de Gestion des Biens de l’État.

D’ailleurs, sur cette fameuse liste longue aux 10.119 biens, figurent d’après les Archéologues, la Tour Blanche de Thessalonique, le monument de la Rotonde, ainsi que l’Église de la Sainte Sophie, presse grecque de la semaine. D’autres sources font état d’une situation dangereuse et analogue pour ce qui est des Îles Ioniennes. Sur l’île de Céphalonie par exemple, ce serait le périmètre du monument dédié à la mémoire des Italiens de la division ACQUI, massacrés comme on sait par les troupes allemandes en septembre 1943, qui passerait sous contrôle… de la Treuhand à la grecque. Retour… de l’histoire ? Je pense alors autant, aux émouvants messages que des Italiens ont laissés sur les murs de l’ancienne prison située au deuxième sous-sol de l’immeuble pour un temps historique que la Gestapo avait transformé en prison entre 1943 et 1944. Serait-il peut-être à vendre ?

Message italien de 1944. Athènes, septembre 2018

 

Drapeau national. Message de la Résistance grecque de 1944. Athènes, septembre 2018

 

Navette italienne. Le Pirée, septembre 2018

 

Baigneurs. Le Pirée, septembre 2018

Bonne année pour le tourisme d’après les médias. Au Pirée, on se baigne entre les fortifications antiques et les évidences du temps présent, signe aussi des temps. Parfois, on y distingue même certaines navettes italiennes qui croisent près des côtes, vraisemblablement en direction du Canal de Corinthe.

La semaine dernière, le journaliste Yórgos Trángas, ami des Ambassades des États-Unis et du Royaume Uni, d’après ses propres affirmations, a-t-il publiquement et fermement souhaité… “l’essor du tourisme en Grèce, c’est-à-dire, d’arriver à plus de 60 millions de visiteurs par an, au lieu de presque 30 millions actuellement”, Radio 90.1 FM, zone matinale. Autrement-dit, le cauchemar, la gestion du patrimoine et les bateaux de pêche en moins si le crime actuel alors se perpétue entre SYRIZA et les marionnettes d’en face, chez les Mitsotákis.

Beau pays marin, derrière sa vitrine.

Beau pays marin, derrière sa vitrine. Athènes, septembre 2018

 

 

http://www.greekcrisis.fr/2018/09/Fr0685.html