La Patrie en danger !

Par Frédéric Bendali

L’intervention du président Macron le 12 juillet à l’occasion des mesures à prendre contre l’épidémie de coronavirus eut pour principal objet l’annonce de décisions prises en un conseil restreint, le Conseil de Défense, organe sans valeur constitutionnelle, comme l’a dit J.L. Mélenchon.

Concernant le fond des décisions, on retiendra l’obligation de la vaccination pour certains métiers, le pass sanitaire, la réouverture du dossier des retraites en septembre et l’application de la nouvelle échelle d’indemnisation du chômage en octobre. Le mélange des thèmes sanitaires et sociaux dans l’allocution du 12 juillet n’est pas un hasard. Tout est mesuré dans la communication présidentielle.

Tout d’abord l’obligation de vaccination pour le personnel soignant et autres en contact avec une population sensible peut sembler logique dans le cadre de l’urgeance sanitaire. Après tout, nous serions en « guerre » contre un virus-ennemi, et à la guerre comme à la guerre, la nation est mobilisée. Sauf que tout le monde n’est pas mobilisé de la même manière. Par exemple, les policiers, qui pourraient vous souffler les ordres au visage, ne sont pas obligés d’être vaccinés. Là on comprend: on a besoin d’eux pour faire respecter l’ordre, surtout en perspective de lois antipolulaire sur les retraites et le chômage. C’est ce genre de favoritisme qui empêche de voir les décisions présidentielles comme favorable à la nation en général. Quant au pass sanitaire, comme l’a dit aussi Mélenchon, il reporte la responsabilité de la discipline sanitaire sur des citoyens ordinaires, comme les tenanciers de bar. L’état s’exonère de sa responsabilité de la gestion de l’épidémie pour se recentrer sur son agenda politique, réglé depuis Mme Thatcher, alors que même aux USA, le pays du logiciel ultra-libéral, le gouvernement est capable de modifier cet agenda pour éviter le chaos au pays.

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Il y a deux exemples opposés de traitement de la crise sanitaire qui pourraient être considérés pour leur relative efficacité dans la préservation du fonctionnement du pays: La Chine et la Suisse. Dans le premier pays l’état ne s’embarasse pas de démocratie, et le gouvernement ne se sent pas obligé de ménager certains groupes nationaux, puisqu’il croit ferme qu’il travaille pour la nation, et la Chine a endigué provisoirement la pandémie. Dans le deuxième l’état s’assure que les règles démocratiques centenaires soient respectées pour qu’aucun groupe national ne se sente floué par des mesures exceptionnelles. Dans le premier cas on règle le problème rationnellement et on passe au suivant, et dans le deuxième on s’assure au moins que la crise sanitaire ne déborde pas en crise politique. Mais en France on tue le rationalisme et la démocratie est très menacée. C’est normal, ni l’un ni l’autre ne sont le but de l’agenda de M. Macron.

La CISE demande que le gouvernement abandonne son agenda ultra-libéral d’avant les crises sanitaire, économique et écologique pour se concentrer sur la résolution du problème de la pandémie, et alors la nation retrouvera confiance au gouvernement, seule manière pour le pays de sauvegarder son corps et son âme.

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