150 êtres humains pris en otage | par Matteo Salvini

L’Italie anéantit le droit d’asile

la Suisse et l’UE ferment les yeux

Rassemblement pacifique
Mercredi 29 août · 17h30
devant le Consulat d’Italie
14 rue Charles Galland ·
1206 Genève

Après plusieurs jours durant lesquels plus de 150 hommes et femmes ont été retenu-e-s en captivité sur le bateau qui les avait sauvés en haute mer, une solution a enfin été trouvée et leur débarquement autorisé, malgré la volonté du vice premier ministre italien, Matteo Salvini, d’en empêcher l’accueil dans n’importe quel port de la péninsule.

Exigeant que « l’Europe fasse sa part avec le fardeau des migrants », le ministre Salvini ne fait pas seulement preuve d’un mépris sans limites à l’égard d’hommes et de femmes qui fuient la misère et la mort en les réduisant à l’état de « fardeau » : il les a pris en otage pour pouvoir négocier avec les pays membres de l’UE.

Cette ignominie fait suite à une escalade de déclarations et opérations anti-immigré·e·s qui ont légitimé et banalisé des agressions racistes en Italie même. Dans au moins trois cas, ces agressions se sont soldées par la mort des agressés coupables d’une couleur de leur peau non conforme.

Malgré le recul qui lui a été imposé, Matteo Salvini a réaffirmé publiquement sa volonté d’empêcher l’accueil de réfugié-e-s en Italie. Et pour donner un relief symbolique particulièrement fort à cette volonté, il s’affiche à Milan en compagnie du premier ministre hongrois, Viktor Orban, le héraut de l’Europe blanche et chrétienne !

En Italie, les forces antiracistes et antifascistes et des secteurs humanistes de la société se mobilisent contre ces dérives. La magistrature d’Agrigente a par ailleurs ouvert une enquête visant Matteo Salvini pour séquestration de personnes, arrestation illégale et abus de pouvoir sur les réfugié-e-s bolqué-e-s à Catane.

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Ce à quoi, le même Salvini se permet de répondre publiquement en affirmant que « ce sont des millions d’italiens qu’il faudra alors inculper », manifestant de la sorte son mépris absolu pour les lois et la Constitution du pays.

C’est pourquoi il est indispensable que, à l’extérieur de l’Italie aussi, antiracistes et antifascistes, défenseur·e·s des droits humains et du droit d’asile se rassemblent devant les consulats d’Italie pour manifester contre la politique inhumaine du gouvernement italien et de son ministre de l’intérieur Matteo Salvini.

En Suisse, c’est durant cette semaine, notamment ce mercredi, que des rassemblements seront organisés dans plusieurs villes devant les représentations italiennes.

Ici, en Suisse, nous nous mobilisons aussi pour dénoncer la responsabilité des autorités fédérales et cantonales qui s’asseyent sur leurs engagements en termes d’accueil des réfugié·e·s, qui n’ont eu de cesse de durcir le droit d’asile et se font les exécuteurs zélés des Accords de Dublin en renvoyant des centaines de requérants, majoritairement vers l’Italie (pensons à A. Said renvoyé la semaine dernière). Ici aussi, nous exigeons un accueil digne et immédiat des personnes en exil !

Plus largement, c’est toute la politique « d’Europe forteresse » pratiquée par l’UE qu’il faut dénoncer, pour les embûches, la misère et la mort qu’elle sème sur l’ensemble du parcours migratoire de celles et ceux qui ne cherchent qu’à fuir la guerre et/ou la misère.

Mobilisons-nous pour dénoncer les politiques inhumaines de l’Italie, de la Suisse et de l’UE !

Org. et soutiens : Communauté genevoise d’action syndicale – CGAS, Syndicat interprofessionnel des travailleuses et des travailleurs – SIT, UNIA Genève – solidaritéS, Potere al Popolo Suisse…