Sarthe : des militants PCF réagissent à la colère des soutiens de Jean-Luc Mélenchon

Des milliers de messages postés sur les réseaux sociaux accusent Fabien Roussel et ses électeurs d’avoir empêché l’accession de Jean-Luc Mélenchon au second tour de la présidentielle. Dans la Sarthe, les militants PCF réfutent ces propos et rejettent la faute sur l’abstention.

Par Cyrille Ardaud, France Bleu Maine
Apr 12, 2022

Depuis dimanche soir, ce sont des milliers de messages vindicatifs qui sont publiés sur les réseaux sociaux par des soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Ils reprochent aux autres candidats de gauche ne pas s’être ralliés au leader de la France insoumise. Des  publications adressées pour bon nombre au candidat PCF Fabien Roussel et à ses électeurs.

Le ton de ces messages est souvent le même : avec les quelques 800.000 voix de Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon aurait accédé au second tour de l’élection présidentielle. Il a en effet manqué environ 420.000 bulletins au candidat LFI pour devancer Marine Le Pen. Le député insoumis Adrien Quatennens a d’ailleurs estimé lundi matin sur France Inter que : “les voix de Fabien Roussel nous ont manqué incontestablement”.

“On confisque aux électeurs un vote de conviction” 

Dans la Sarthe, Richard Germain a un peu de mal à comprendre ces messages de haine. Cet adhérent PCF fait partie des quelques 7.000 électeurs du département à avoir glissé dimanche un bulletin Fabien Roussel dans l’urne. “On nous dit que c’est de notre faute si Jean-Luc Mélenchon n’est pas au second tour. On peut faire la même remarque aux écologistes qui sont encore plus nombreux.”, regrette ce militant. “Ce qui est quand même triste, c’est qu’on confisque aux électeurs un vote de conviction.” 

Même son de cloche pour Philippe Keravec, animateur de la section sarthoise du PCF, qui voit défiler ce genre de messages depuis deux jours sur Facebook et Twitter : “ça me touche profondément. Au fond il y a plus de choses qui nous rapprochent que de choses qui nous divisent. Aujourd’hui je trouve épouvantable d’en arriver à de tels déchirements.”

L’abstention pointée du doigt

Selon les deux hommes, il faut plutôt chercher le coupable du côté de l’abstention. “Il y a 12 ou 13 millions de personnes qui ne se sont pas déplacées, et on préfère s’en prendre aux quelques milliers de personnes qui ont voté Roussel ?”, se questionne Richard Germain.

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Plus grave encore que les messages vindicatifs postés sur les réseaux sociaux, deux permanences ont été vandalisées. Une du PCF à Lille, et une autre d’EELV à Nantes. Les deux hommes déplorent ces actes et appellent à présent au dialogue et au rassemblement : “Il y a les législatives dans quelques semaines”, rappelle Philippe Keravec, “il faut qu’on travaille à une candidature de rassemblement pour pouvoir peser sur les politiques qui seront menées pendant cinq ans par Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.”

Des discussions en vue d’éventuelles candidatures communes, sont déjà en cours dans la Sarthe, selon Philippe Keravec.

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